(Montréal) Qu’il s’agisse de la gestion de la pandémie de COVID-19 ou de la négociation des conventions collectives, ça fait l’affaire du gouvernement Legault de prendre les syndicats comme boucs émissaires et de les « mettre dans une petite boîte de syndicats chialeux », déplore le président de la CSQ, Éric Gingras.

Dans le cadre de sa conférence de presse annuelle pour la rentrée de janvier, le président de la Centrale des syndicats du Québec a critiqué le fait que le gouvernement Legault rende les syndicats responsables lorsque ses mesures pour attirer du personnel ont un succès mitigé, par exemple, ou lorsque les négociations s’éternisent dans le secteur public ou les CPE.

À l’époque où le gouvernement avait envisagé de rendre la vaccination obligatoire pour les travailleurs de la santé, sous peine de suspension sans solde, des syndicats lui avaient demandé de reporter l’échéance, craignant des bris de service par manque de personnel.

Certains avaient alors reproché aux syndicats de s’opposer à la vaccination contre la COVID-19.

Le dirigeant syndical y voit deux poids deux mesures, car aujourd’hui, c’est l’industrie manufacturière et celle du camionnage qui demandent un semblable délai pour exiger la vaccination de leurs travailleurs, parce qu’elles se retrouvent devant un manque de personnel.

Le gouvernement va-t-il maintenant accuser les entreprises de camionnage d’être contre la vaccination ? demande M. Gingras, avec une pointe de sarcasme.

« On a préféré nous mettre ça sur le dos », dénonce le président de la CSQ.

Front commun possible en 2022

Par ailleurs, alors que la négociation des conventions collectives 2020-2023 dans le secteur public vient tout juste de prendre fin, elle devra recommencer bientôt, en vertu des règles en vigueur.

Les organisations syndicales devront déposer leurs nouvelles demandes en octobre ou novembre 2022 et le gouvernement devra déposer ses offres dès après. Puis la négociation recommencera pour les conventions 2023-2026.

Malgré les négociations 2020-2023 sans front commun intersyndical, qui ont duré un an et demi, et qui ont mené à des augmentations différenciées pour favoriser certains titres d’emplois, M. Gingras croit toujours en la constitution d’un front commun pour 2022.

« La réponse, c’est oui, le front commun est encore possible. On va voir ce que 2022 nous réserve là-dessus. Et pour ce qui est des augmentations différenciées, je vous dirais que nos membres ne sont pas nécessairement contre ça, mais contre le fait que le gouvernement décide seul qui va obtenir la plus grosse partie », a expliqué M. Gingras.

Reste que la CSQ est lasse du « psychodrame » de ces longues négociations qui mobilisent énormément d’énergie, avoue M. Gingras. Il se demande pourquoi le gouvernement « attend à la fin » pour déposer des offres plus généreuses.

La CSQ représente 200 000 membres, principalement dans le milieu de l’éducation et les services de garde, mais aussi en santé.