Même si le télétravail a été adopté par une forte proportion de la population depuis le début de la pandémie de COVID-19, cette tendance ne devrait pas se traduire par un exode massif de travailleurs de la ville vers la campagne.

C’est ce qui ressort d’une note de l’Observatoire Grand Montréal publiée lundi par la Communauté métropolitaine de Montréal.

Environ 40 % des emplois se prêtent bien au télétravail, et de 20 à 30 % des travailleurs devraient continuer de faire une partie de leur boulot à domicile, « probablement à temps partiel, à raison de deux ou trois jours par semaine », explique Philippe Rivet, conseiller en recherche et responsable de l’Observatoire Grand Montréal.

La vaste majorité des travailleurs ne peuvent donc pas s’établir trop loin de Montréal, note-t-il.

Pour l’instant, rien ne laisse croire qu’on assiste à une forte tendance. On entend peut-être plus parler de gens qui s’achètent des chalets, mais une forte proportion de travailleurs ne pourront pas s’y installer à temps plein pour faire du télétravail.

Philippe Rivet, conseiller en recherche et responsable de l’Observatoire Grand Montréal

L’Observatoire Grand Montréal s’est penché sur les données immobilières, qui indiquent que même si des hausses importantes de ventes résidentielles sont observées dans de plus petits marchés hors de la région métropolitaine, environ la moitié de toutes les ventes et mises en chantier résidentielles ont été concentrées dans la région de Montréal.

« La population qui sort de l’île est en hausse, mais Montréal connaît aussi une augmentation démographique record depuis 2016 », fait remarquer Philippe Rivet.

Comme un moins grand nombre de personnes se déplaceront entre leur domicile et leur bureau, on peut s’attendre à une certaine réduction de la congestion routière. Mais il est difficile de savoir si cela se traduira par une réduction des émissions de gaz à effet de serre, puisque les habitudes de transport de la population sont encore en période de transition, dit M. Rivet.