Alors que l’administration Plante entend dévoiler un plan de développement de l’agriculture urbaine à Montréal, elle a déjà fait un geste en ce sens avec l’aide du Jardin botanique : 287 bacs de légumes ont été distribués à des organismes venant en aide aux plus démunis.

Dès le début de la pandémie, la Ville a voulu épauler les résidants en situation de précarité en misant sur l’agriculture urbaine, l’un des thèmes chers à Projet Montréal. « On a contacté le Jardin botanique pour voir si c’était possible qu’il augmente sa production de légumes, explique Laurence Lavigne Lalonde, responsable de la transition écologique et de la résilience, d’Espace pour la vie et de l’agriculture urbaine au sein du comité exécutif. »

« Les esprits se sont rencontrés, dit quant à elle la directrice du Jardin botanique de Montréal, Anne Charpentier. Nos horticulteurs se sont dit au même moment qu’ils devraient essayer de produire plus de légumes pendant la pandémie. »

Même si le Jardin a depuis longtemps deux jardins réservés aux plantes potagères, ils avaient surtout pour vocation d’informer les visiteurs sur les différentes variétés de légumes qui existent.

« Avec l’alimentation qui se transforme, malheureusement, on est allé vers une simplification des cultures. Mais c’est important pour la biodiversité que l’on conserve une bonne quantité de variétés de nos légumes pour des questions d’autonomie et de survie alimentaires, si jamais il y a des maladies », affirme la directrice.

Exceptionnellement, cet été, pour mettre la main à la pâte en temps de crise, le Jardin a décidé de mettre un peu de côté le volet éducatif pour se concentrer sur la production, notamment en ajoutant des jardins. L’idée a porté ses fruits : « Nous avons réussi à doubler notre production », affirme avec fierté Mme Charpentier.

Le Jardin a pu donner 287 bacs de légumes à des organismes communautaires, dont CAP St-Barnabé, Le Chic Resto Pop et Un élan pour la vie, tous situés à proximité d’Espace pour la vie. « Il y a du persil, des navets, des aubergines, du kale, des carottes, des haricots, des oignons… Nommez-les ! », évoque en riant la directrice du Jardin botanique.

PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, LAPRESSE

La bette à carde est au nombre des légumes cultivés au Jardin botanique.

Augmenter la production agricole à Montréal

L’administration a l’intention de dévoiler une stratégie pour intégrer plus d’agriculture sur son territoire. Parmi les actions qui pourraient suivre ce plan, la Ville pourrait par exemple développer une production agricole dans le Grand parc de l’Ouest. Elle souhaite aussi développer davantage les jardins collectifs et ceux qui se trouvent dans les cours des Montréalais.

« On avait déjà commencé des discussions avec des organismes, des grands parcs, des partenaires, mais cette collaboration avec le Jardin nous a permis d’accélérer le développement de notre vision », exprime Mme Lavigne Lalonde.

Les changements climatiques font partie des raisons qui poussent les élus municipaux à vouloir élaborer une stratégie pour augmenter la production agricole. « Mais il y a plein d’autres avantages à l’agriculture urbaine », explique l’élue municipale. Elle donne l’exemple d’un jardin communautaire à portée sociale, puisqu’il offre une partie de ces potagers à de nouveaux arrivants.