Sur six plaintes formulées à l’endroit de journalistes, de chroniqueurs ou de l’entité elle-même de La Presse, entre l’automne 2018 et l’hiver 2019, le Conseil de presse du Québec n’a retenu qu’une seule plainte. Elle concernait une information inexacte dans une chronique sur les armes à feu.

Le Conseil de presse du Québec a retenu la plainte de Simon Ouellet formulée contre le journal La Presse et le chroniqueur Yves Boisvert pour un élément de sa chronique « Qu’est-ce qu’on attend pour bannir ces armes ?  », publiée le 24 mars 2019 sur lapresse.ca.

Le plaignant reprochait au journaliste d’opinion d’avoir véhiculé une information inexacte concernant la réglementation relative à la capacité des chargeurs lorsqu’il a écrit : « Les chargeurs au Canada sont limités à une capacité de cinq projectiles pour les armes « non restreintes » et de dix pour les armes à autorisation restreinte. »

« Après analyse de la réglementation applicable aux chargeurs d’armes à feu, le Conseil constate qu’il est erroné d’affirmer que leur capacité maximale est rattachée à la classe de l’arme de feu dans laquelle ils sont utilisés. La capacité d’un chargeur dépend du type de l’arme pour laquelle il a été conçu (à poing ou d’épaule ; semi-automatique, automatique ou ni l’un ni l’autre ; à percussion annulaire ou centrale) et non de sa classification (sans restriction, à autorisation restreinte ou prohibée), comme le rapporte le journaliste », soulèvent les membres du comité des plaintes, dans le rapport de décision.

Ils ont rejeté le grief concernant une seconde information jugée inexacte par le plaignant. Ils estiment que le journaliste n’était pas en faute sur ce point.

« Considérant qu’il s’agit d’un manquement mineur, les mis en cause ne reçoivent pas de blâme. Le Conseil invite toutefois les journalistes et les médias à la rigueur lorsqu’ils rapportent des informations sur un sujet complexe et sensible comme celui des armes à feu, même si ces informations seront perçues, aux yeux de plusieurs, comme des détails », a conclu le Conseil de presse du Québec.

Une plainte de Michel Trahan contre La Presse reprochant une photo inadéquate accompagnant la lettre d’opinion « Pour le registre, pour la santé mentale », publiée le 15 février 2019, a été rejetée. La photo en question présentait une arme de poing.

« Bien que le plaignant affirme que « La Presse confond ses lecteurs en utilisant une image d’une arme de poing » alors que « ces armes à feu ne sont pas impliquées dans le registre québécois des armes à feu », le Conseil estime au contraire que cette photographie ne crée aucune confusion. La lettre d’opinion qu’elle illustre ne porte pas fondamentalement sur ledit registre, mais sur l’enjeu plus large de l’accessibilité à tous les types d’armes à feu », a analysé le comité décisionnel.

Le Conseil de presse du Québec a aussi rejeté les plaintes de Stéphane Boucher et Louis-Martin Archambault contre La Presse+ qui reprochaient l’utilisation inadéquate d’une photographie d’une arme en accompagnement de l’article « Les Guns », publié dans la section Débats, le 27 janvier 2019.

Même décision pour la plainte formulée par Marie-Eve Veilleux contre La Presse, concernant l’article « Les membres de QS expulsent les médias d’un débat sur la laïcité », publié le 9 décembre 2018. La plaignante déplorait une photographie entretenant des préjugés, ce que le Conseil de presse a réfuté. Ce dernier a aussi rejeté la plainte de Sylvain-Claude Filion contre Rima Elkouri et La Presse concernant les griefs d’inexactitude et d’incomplétude pour sa chronique « Au-delà du « twerk »  », publiée le 5 décembre 2018. Même décision pour la plainte de Philippe Turchet contre Patrick Lagacé et La Presse+ concernant « Synergologie, pseudoscience à gogo », publié le 19 septembre 2018. Le plaignant reprochait un manque d’indépendance et d’intégrité et de confusion dans l’identification des genres journalistiques.