Les manteaux chics ont côtoyé les manteaux cloutés et bariolés, cet avant-midi, aux funérailles du père Emmett Johns, surnommé Pops, à la basilique St. Patrick's, au centre-ville de Montréal.

Deux visages de Montréal - habituellement imperméables l'un à l'autre - s'étaient réunis pour rendre un dernier hommage au fondateur de l'organisme Dans la rue, décédé le 13 janvier à 89 ans.

La cérémonie a commencé à 10h30.

Marchant vers l'église, Marie-Pierre Bellot expliquait à son jeune fils que Pops était un «très très gentil monsieur», que «c'est pour ça qu'il y a autant de monde».

«J'ai été dans la rue de mes 15 à 26 ans et j'ai bénéficié des services du Bon Dieu dans la rue. J'ai connu Pops personnellement», a-t-elle ensuite expliqué à La Presse. «C'était très important pour moi [d'être ici]. Ça m'a beaucoup attristé, sa mort.»

Dès le début de la cérémonie, après la longue liste des noms et titres des dignitaires présents, ce sont les protégés et les collaborateurs de Pops qui ont pris le dessus.

«Tu étais nos parents manquants, nous étions tes enfants manqués», expliquait un poème lu par une jeune femme. «Dis, tu seras notre ange de là-haut?»

«Il touchait le coeur de chacun», a témoigné une autre, sa «co-pilote officieuse» pendant sept ans. «Ma mère la connaissait très peu, mais elle a éclaté en sanglot l'autre jour quand je lui parlais au téléphone parce que ses courts moments avec lui ont été extraordinaire.»

À l'entrée, la mairesse de Montréal a promis de perpétuer la mémoire du père Pops. Valérie Plante a avancé l'idée de renommer un parc du Centre-Sud en l'honneur du défunt.

La dépouille de celui qui était affectueusement surnommé « Pops » a été exposée en chapelle ardente à l'hôtel de ville de Montréal jeudi et vendredi.

- Avec La Presse canadienne