L'intimidation et le harcèlement en milieu de travail demeurent des « problèmes graves et constants » au sein de la Gendarmerie royale du Canada (GRC), et d'importants changements dans la gouvernance de la police fédérale sont nécessaires pour que la situation s'améliore, estime une commission civile.

Dans un rapport publié lundi, la Commission civile d'examen et de traitement des plaintes relatives à la GRC reproche à la direction du corps policier de manquer de détermination et de ressources pour régler ces problèmes. Devant la lenteur des modifications, la commission recommande qu'Ottawa instille une dose de gouvernance ou de surveillance civile au sein de la police.

La même commission avait formulé en 2013 une série de recommandations en matière d'intimidation et de harcèlement, en ajoutant que des gestes importants devaient être faits rapidement pour remédier aux problèmes qui minent la police fédérale. Une politique sur le harcèlement et le traitement des plaintes avait été mise en place par la GRC en 2014, et le ministre de la Sécurité publique, Ralph Goodale, a plus tard demandé à la commission civile de mesurer les progrès accomplis.

Or, la commission conclut lundi que la grande majorité des plaintes soumises après 2014 ont fait état d'abus de pouvoir, de réprimandes en public, de commentaires méprisants, de congés refusés arbitrairement ou de mutations punitives, parfois pendant des années. Il s'agit donc de gestes commis par des superviseurs ou des personnes occupant un poste de gestion à l'encontre de subalternes.

« Le dysfonctionnement organisationnel de la GRC est bien documenté, et la présente enquête de la commission a confirmé la persistance des problèmes d'intimidation et de harcèlement au travail », lit-on dans le rapport.