Le fusil semi-automatique utilisé par le tireur qui a fait un carnage dans une boîte de nuit d'Orlando, en Floride, est une arme restreinte au Canada et la plupart des gens peuvent seulement s'en servir dans des salles de tirs.

Le AR-15 est un modèle civil de la carabine M16 utilisée par les soldats américains et il a été utilisé dans plusieurs autres tueries survenues aux États-Unis - dont la fusillade tristement célèbre dans une école primaire du Connecticut, en 2012, qui avait causé la mort de 20 enfants.

Étant l'un des fusils les plus vendus aux États-Unis, le AR-15 est aussi populaire au Canada, selon la Police provinciale de l'Ontario.

Cependant, bien que l'achat de cette arme en Floride ne nécessite pas de permis, toute personne qui voudrait s'en procurer au Canada devrait détenir un permis d'armes à feu à autorisation restreinte - et pour le recevoir, le détenteur potentiel est obligé de suivre deux cours de sécurité d'une journée.

La Gendarmerie royale du Canada (GRC) a par ailleurs besoin d'un «minimum de 45 jours» pour examiner une demande.

Le détenteur potentiel doit également répondre à un questionnaire portant sur sa santé mentale et émotionnelle. Un document de GRC indique d'ailleurs que 112 demandes ont été refusées l'année dernière en raison d'inquiétudes sur la santé mentale des demandeurs.

Si les requérants ont déjà été au centre d'un incident lié à la santé mentale dont les policiers ont été témoins, les autorités peuvent demander des informations supplémentaires provenant de leurs médecins afin de confirmer que ces individus ne sont pas à risque pour eux et les autres.

Or, les lois sur la protection de la vie privée rendent difficile l'accès à ces informations, selon la GRC.

«Vu que près des trois quarts des décès par balle au Canada sont dus à des suicides, cela suppose qu'on n'a guère fait de progrès pour améliorer les liens avec le personnel en santé mentale en ce qui concerne la fourniture de comptes rendus», pouvait-on lire dans un rapport de la GRC datant de 2010.

«La seule exception est le Québec où, tel qu'indiqué précédemment, les autorités sont parvenues à s'entendre concrètement avec les spécialistes en santé mentale pour qu'ils déclarent les individus à risque», a-t-on ajouté.

Toute personne qui souhaiterait se munir d'une telle arme devrait aussi recevoir l'autorisation du contrôleur des armes à feu dans sa province pour qu'elle puisse le transporter au champ de tir, dans une exposition d'armes à feu, chez un armurier ou dans les rares endroits permis.

Les motifs valables pour posséder un permis d'armes à feu à autorisation restreinte sont peu nombreux, selon la GRC. Les raisons les plus évoquées sont les compétitions ou les collections.

«Dans de rares circonstances, les armes à feu à autorisation restreinte sont aussi permises pour être utilisées dans le cadre d'une activité professionnelle légale ou pour protéger la vie», a expliqué la GRC.

Plus de deux millions de Canadiens détenaient des permis d'armes à feu l'année dernière, selon la GRC, et en date du 31 décembre, 978 347 permis d'armes à feu à autorisation restreinte ou prohibée avaient été délivrés à des individus ou des entreprises.