Les policiers ont procédé ce midi à l'arrestation de la vingtaine de militants qui occupaient depuis ce matin les bureaux de l'Agence des services frontaliers du Canada (ASFC), au centre-ville de Montréal.

Ces militants, membres du groupe Solidarité sans Frontières, réclament la régularisation des immigrants sans-papiers au Canada. 

«Les enquêteurs ont l'intention de déposer un dossier au directeur des poursuites criminelles et pénales afin de déposer des accusations criminelles», souligne le porte-parole du SPVM, Manuel Couture. 

Dès 9h ce matin, les manifestants se sont réunis aux bureaux de l'ASFC, rue Saint-Antoine, près de la rue Peel. 

À l'extérieur, des militants ont chanté des slogans et collé des affichettes marquées «Arrêtons les violences» dans les fenêtres. À l'intérieur, ils ont installé des silhouettes représentant des personnes déportées au cours des 15 dernières années. Le célèbre militant de gauche Jaggi Singh était du nombre des protestataires. 

Ces derniers demandent la régularisation du statut des quelque 500 000 sans-papiers vivant au pays. Ils soutiennent que «les employés de l'ASFC participent activement aux détentions, à la séparation des familles, à créer la peur et l'anxiété et dans certains cas, à la mort de migrants en détention».

La plupart des manifestants ont respecté l'avis d'expulsion de la police et ont quitté l'immeuble. Mais quelques-uns ont décidé de rester sur place, bien déterminés à occuper les bureaux toute la journée - quitte à être arrêtés. «C'est le minimum à faire pour ceux qui sont arrachés à leur lit pour être renvoyés à la précarité», a dit Rosalind Wong, jointe par téléphone, plus tôt ce matin, à l'intérieur de l'immeuble. 

À Montréal seulement, des dizaines de milliers d'immigrants n'ont aucun statut, ce qui les force à vivre dans l'isolement et la pauvreté. 

«Nous questionnons la légitimité de l'AFSC, nous affirmons que tous les humains ont droit à la liberté de mouvement, la liberté de rester et la liberté de repartir. Aucun humain n'est illégal», a estimé la militante Romina Hernandez.

PHOTO PATRICK SANFAÇON, LA PRESSE