Des préposées aux bénéficiaires ont distribué, dimanche, des tracts aux visiteurs qui participaient à la journée portes ouvertes organisée dans les résidences privées pour aînés de la province.

Les syndiquées voulaient sensibiliser la population à la réalité des conditions de travail qui prévalent dans les maisons de soins aux aînés et surtout faire part au public de leur principale revendication: une hausse salariale qui leur permettrait d'atteindre le plancher symbolique de 15 $ / heure.

Les négociations en vue du renouvellement des conventions collectives sont enclenchées dans 70 établissements de la province. Déjà, quelques tables de négociation sont en processus de conciliation.

Le président du Syndicat québécois des employées et employés de services (FTQ), Richard Belhumeur, juge que les offres soumises par les propriétaires de résidences pour aînés sont tout simplement «méprisantes».

Par exemple, à la résidence l'Image d'Outremont, une propriété du Groupe Maurice, le syndicat rapporte que la partie patronale a déposé une offre finale qui ferait passer le salaire à l'embauche de 11,98 $ / heure - soit le taux en vigueur depuis 2014 - à 13,94 $ en 2019.

Une offre qui a été rejetée par les syndiquées qui ont adopté à l'unanimité un mandat de grève à être exercé au moment jugé opportun.

Selon M. Belhumeur, plusieurs autres offres «insultantes» ont été déposées à travers la province. Des assemblées générales se tiennent d'ailleurs dans plusieurs résidences pour solliciter des mandats de grève.

Le syndicat a voulu lancer dimanche un appel aux grands employeurs, dont font partie le Groupe Maurice, Chartwell et les Résidences Soleil, afin qu'ils déposent des offres «sérieuses» à leur personnel.

M. Belhumeur fait valoir qu'une meilleure reconnaissance du travail accompli par les préposées aux bénéficiaires - ce qui passe entre autres par une hausse salariale -permettrait de conserver plus facilement les effectifs.

«Au final, ce sont les personnes âgées qui vont en bénéficier puisqu'ils vont recevoir un service de qualité», estime-t-il.

Alors que les propriétaires de résidences privées dépensent d'importantes sommes dans les infrastructures, ils oublient le personnel, s'inquiète le syndicat.

«C'est à coup de centaines de millions (de dollars) qu'ils investissent dans la construction de résidences pour aînés, mais on reste avec des moyennes salariales qui ne reconnaissent d'aucune façon la contribution de ce personnel pour les services aux personnes âgées», rage M. Belhumeur.