Après ceux du secteur public en 2015, la CSN verra plusieurs de ses syndicats du secteur privé être sous les feux des projecteurs en 2016.

En tête, on retrouve une trentaine de syndicats de l'hôtellerie qui négocieront leurs conventions collectives le printemps et l'été prochain. Ce secteur a ceci de particulier que la CSN y mène une négociation coordonnée, puisqu'il s'agit de différents hôtels, donc de différents employeurs.

Au cours d'une conférence de presse à Montréal, mardi, pour faire son bilan de l'année et parler de l'année 2016 qui commence, le président de la CSN, Jacques Létourneau, a admis qu'il s'attendait à une négociation ardue dans ce secteur.

«À chaque fois qu'on a débuté la négociation dans le secteur de l'hôtellerie, on s'est toujours attendu à des négociations difficiles. Je pense que ça risque d'être une ronde... jamais facile - parce que les hôteliers sont de robustes négociateurs -, mais, en même temps, on a toujours été capable de tirer notre épingle du jeu», a commenté M. Létourneau.

Au total, 400 syndicats affiliés à la CSN négocieront le renouvellement de leur convention collective en 2016, dont ceux des dépanneurs Couche-Tard, de La Presse, du chantier naval Davie à Lévis et de Radio-Canada - où il y a eu une fusion des accréditations syndicales.

Secteur public

Par ailleurs, dans le secteur public, il faudra vraisemblablement attendre jusqu'au début de février pour savoir si l'entente de principe qui avait été conclue avant Noël sera finalement acceptée par les membres des syndicats de la CSN. Ceux-ci tiendront des assemblées générales à compter des prochains jours et tout au long du mois de janvier, peut-être même jusqu'au début de février, a précisé M. Létourneau.

Le front commun intersyndical - dont fait partie la CSN - a recommandé à ses 400 000 membres d'accepter cette entente de principe, mais une instance intermédiaire de la Fédération de la santé et des services sociaux de la CSN l'a plutôt rejetée.

Toutefois, ce sont ultimement les membres des syndicats qui décideront, a rappelé M. Létourneau.

Crédit d'impôt

D'autre part, le président de la CSN s'impatiente devant la lenteur du gouvernement fédéral à rétablir le crédit d'impôt dont bénéficient ceux qui cotisent à un fonds de travailleurs, comme le Fondaction de la CSN ou le Fonds de solidarité de la FTQ.

En campagne électorale, le chef libéral Justin Trudeau s'était engagé à rétablir ce crédit d'impôt, dont l'abolition avait été décrétée par le gouvernement conservateur de Stephen Harper, mais cela n'a toujours pas été fait. Or, le temps presse, a laissé entendre le président de la CSN.

«C'était acquis, mais il semblerait qu'au ministère du Revenu, il y a des travaux qui ont été faits en préparation de la diminution du crédit d'impôt. Il y a des représentations qui sont faites par Fondaction, actuellement, auprès d'Ottawa pour qu'on donne le feu vert au rétablissement du crédit d'impôt», a signalé M. Létourneau.

Il ne croit pas qu'il soit trop tard pour l'année financière en cours, même en janvier. «On pense que c'est possible de le faire. Tout est possible si on décide de mettre le monde au travail; ça devrait être rétabli», a opiné le président de la CSN.

La Confédération des syndicats nationaux (CSN) représente 325 000 travailleurs, dans 2000 syndicats, dont 170 000 dans les secteurs public et parapublic.