Les groupes responsables de l'accueil des réfugiés syriens se préparent à recevoir le contingent de 25 000 réfugiés syriens à partir du 10 décembre. À une semaine de leur arrivée, plusieurs inconnues subsistent toutefois encore, à commencer par le nombre de personnes qui devront être réellement prises en charge.

Cible: 10 décembre 

Plusieurs groupes contactés par La Presse ont affirmé avoir eu comme information de se préparer à recevoir les premiers réfugiés d'ici une semaine. « On doit être prêts pour le 10 », a indiqué Dusan Babic, coordonnateur du service d'accueil et installation des réfugiés du Centre social d'aide aux immigrants (CSAI). Le groupe recherche ainsi des appartements partout à Montréal, même si on reconnaît que certains quartiers risquent d'être plus propices à l'intégration des réfugiés syriens, comme le sud de Saint-Michel ainsi que les arrondissements de Saint-Laurent et d'Ahuntsic-Cartierville.

Beaucoup d'inconnues

Seul hic - et de taille -, le groupe n'a pas encore reçu de chiffre précis sur le nombre de réfugiés qu'il devra prendre en charge. Le CSAI dit ainsi se préparer à en recevoir d'ici la fin de 2015 entre quelques dizaines... et des centaines. Ottawa a présenté son plan global, mais « il reste encore certains points assez importants à régler, comme combien de réfugiés parrainés par le gouvernement vont arriver dans quelles villes. Les groupes attendent aussi de savoir quelles ressources seront mises à leur disposition », explique Stephan Reichhold, directeur général de la Table de concertation des organismes au service des personnes réfugiées et immigrantes.

Deux types de réfugiés

Deux types de réfugiés sont attendus au Canada : les premiers feront l'objet d'un parrainage privé tandis que les seconds seront pris en charge par le gouvernement. Contrairement au second, le premier groupe sera entièrement sous la responsabilité de tiers, principalement des membres de la communauté syrienne. Tous les réfugiés qui arriveront ainsi à Montréal iront au centre spécial mis sur pied près de l'aéroport Trudeau, mais ceux parrainés par des particuliers partiront ensuite avec leur parrain. Les groupes s'attendent à ce que les premiers réfugiés à arriver soient « très majoritairement des personnes parrainées au privé », dit Stephan Reichhold.

Escale à Longue-Pointe?

Les réfugiés parrainés par le gouvernement pourraient pour leur part prendre le chemin de la base militaire de Valcartier, en banlieue de Québec, en attendant de connaître leur ville d'accueil. Certains pourraient aussi transiter par la base de Longue-Pointe, dans l'est de Montréal. L'armée a lancé un appel d'offres pour trouver un traiteur afin d'y nourrir 250 personnes par jour. Selon certaines informations, la base montréalaise pourrait servir de point d'attente en attendant le transfert vers d'autres régions du pays. Les réfugiés arriveront à Toronto et Montréal, mais seront ensuite répartis. Ottawa cherche une compagnie aérienne prête à les transporter de Montréal-Trudeau vers d'autres villes canadiennes. 

Ne pas oublier les autres

Le Conseil canadien pour les réfugiés (CCR) espère que l'élan de générosité qui déferle actuellement bénéficiera aux autres réfugiés. « C'est sûr qu'il faut éviter d'avoir deux classes de réfugiés. Il ne faut pas oublier les autres. On encourage les gens à parrainer les réfugiés, mais pourquoi ne pas parrainer des Africains ? », dit Janet Dench, du CCR.