Un soldat canadien des forces spéciales en Irak a été tué par un tir allié et trois autres ont été blessés, a annoncé le ministère de la Défense nationale, samedi. Le ministre fédéral de la Défense, Jason Kenney, a parlé d'une tragique «erreur d'identification».

Les soldats, qui entraînaient des forces locales, venaient tout juste de revenir à un poste d'observation de la ligne de front, tard vendredi, lorsqu'ils ont été visés par erreur par des combattants kurdes.

L'armée a identifié la victime comme étant le sergent Andrew Joseph Doiron du régiment des opérations spéciales, basé à Petawawa en Ontario.

Les trois soldats blessés reçoivent des soins, mais l'armée n'a pas précisé la gravité ni la nature de leurs blessures. On ignore également s'ils seront transférés dans un plus grand centre hospitalier.

Cet incident survient au moment où le gouvernement Harper débat sur la possibilité de prolonger l'intervention canadienne de combat contre le groupe État islamique en Irak, qui doit se terminer à la fin du mois.

Environ 70 membres des forces spéciales ont été envoyés en Irak en septembre pour aider à entraîner des combattants kurdes. La mission ne devait pas comprendre de combats et les soldats d'élite devaient travailler loin des lignes de front.

Le contingent des forces spéciales, dont la mission est de conseiller et d'appuyer les soldats kurdes et irakiens dans leur combat contre les extrémistes de l'État islamique, est installé près de la ville du nord d'Erbil.

L'armée n'a pas précisé l'endroit exact où l'incident a eu lieu, mais les soldats kurdes ont mené des opérations ciblées dans les environs de Mossoul, la deuxième ville en importance en Irak, en préparation d'une offensive à grande échelle plus tard cette année.

Un média kurde, citant le commandant dans le secteur, a affirmé que le drame s'était joué près du village de Qapani, qui est au nord de Mossoul. La publication indépendante en ligne - E-Kurd Daily - a rapporté qu'il y avait eu récemment de lourds combats dans la région.

«Il y aura une enquête, a dit le ministre Kenney. Ma compréhension est que les soldats canadiens ont agi avec professionnalisme et ont fait ce qu'ils devaient faire dans de telles circonstances, mais malheureusement, il a s'agit d'une erreur de reconnaissance de la part de la milice kurde ayant résulté en un tir ami tragique.»

L'armée ordonne généralement la formation d'un comité d'enquête ou une enquête technique lors du décès d'un membre.

Dans une déclaration transmise samedi, le premier ministre, Stephen Harper, a offert ses condoléances aux proches du sergent Andrew Joseph Doiron et réaffirmé l'importance de la mission canadienne au Moyen-Orient.

«Presque chaque jour, nous voyons de nouvelles preuves de la violente menace que constitue l'État islamique en Irak et au Levant. Plus que jamais, il est essentiel que, de concert avec les plus de soixante pays de la coalition, nous poursuivions la campagne visant à stopper la propagation de l'EIIL et à réduire ses capacités de perpétrer des attaques terroristes à l'étranger et ici, au Canada», lit-on dans la déclaration.

Le Canada compte 600 membres impliqués dans la campagne internationale contre l'État islamique, la plupart faisant partie de la force d'intervention aérienne de CF-18, des avions de surveillance et d'un appareil de ravitaillement établi au Koweït.