Deux cégeps ont annoncé jeudi qu'ils suspendent les contrats de location qui les liaient à l'École des Compagnons d'Adil Charkaoui.

Les deux établissements sont le Collège de Rosemont et le Collège de Maisonneuve, tous deux situés à Montréal.

La directrice des communications du Collège de Maisonneuve, Brigitte Desjardins, a indiqué que des vérifications leur laissaient croire que le projet n'était pas compatible avec les valeurs de l'institution.

La Presse a révélé ce matin que six jeunes Montréalais avaient récemment quitté le Québec pour se rendre en Syrie.

Quatre de ces présumées recrues de l'État islamique fréquentaient le Collège Maisonneuve, a confirmé Mme Desjardins. L'un de ces quatre cégépiens, Bilel Zouaida, a aussi fréquenté l'École des compagnons il y a quelque temps et son père lui avait interdit d'y retourner lorsqu'il avait découvert qui dirigeait les cours.

Le contrat de location est suspendu le temps de laisser le Collège Maisonneuve mener son enquête, a affirmé Brigitte Desjardins. Chaque dimanche, le groupe occupait quatre salles de classe et deux locaux sportifs

Quant au Collège de Rosemont, il a dit avoir suivi la même voie dans le cadre de mesures pour minimiser les possibilités de radicalisation des jeunes. La Presse avait interrogé l'établissement mercredi à ce sujet mais la réponse est arrivée seulement après l'annonce du Collège de Maisonneuve.

"Ce matin, les dirigeants du Collège de Rosemont et du Collège de Maisonneuve se sont rencontrés afin de partager les informations actuellement disponibles au sujet de ce locataire. Cette collaboration se poursuivra dans les prochains jours", précise le Collège de Rosemont dans un communiqué.

« Le Collège de Rosemont rappelle qu'il est un collège urbain, ancré dans sa communauté qui est multiculturelle. Notre milieu est le reflet de la société montréalaise dans toute sa diversité. Il se soucie du contexte mondial actuel et du phénomène de la radicalisation. À cet effet, des mesures ont déjà été initiées par le Collège afin de minimiser ce phénomène social qui a des impacts négatifs et dangereux pour nos jeunes, » a déclaré le directeur général Stéphane Godbout.  

Lise Thériault n'est pas surprise

La ministre de la Sécurité publique, Lise Thériault, n'est pas surprise de l'engagement de six Québécois soupçonnés d'être partis faire le djihad en Syrie.

En point de presse jeudi matin, juste après la réunion des députés libéraux à Québec, la ministre Thériault a fait un lien avec les attentats de Saint-Jean-sur-Richelieu et d'Ottawa, l'automne dernier. 

Elle a dit qu'elle n'était donc pas surprise parce que c'est un phénomène qui existe.

La seule réponse à donner à la radicalisation, selon elle, c'est d'appeler la police. Elle a d'ailleurs donné en Chambre le numéro de téléphone de l'équipe intégrée de la Sûreté du Québec (SQ), de la Gendarmerie royale du Canada (GRC) et de la police de Montréal.

- Avec Vincent Larouche, La Presse; Patrice Bergeron et Stéphanie Marin, La Presse Canadienne