Pour que la réforme préparée par le maire de Québec, Régis Labeaume, voie le jour, cela prendra l'intervention du gouvernement, notamment parce que les sociétés de transport dépendent d'une loi provinciale. Mais «ça va brasser», dit M. Labeaume. Le maire veut «éliminer tous les bonus» des élus de Québec qui leur permettent d'augmenter leurs revenus. Il veut voir son idée généralisée dans la province. Il sait que son initiative ne sera pas appréciée par tous les conseillers municipaux du Québec...

Le groupe de travail sur la gouvernance de la Ville de Québec n'a pas encore entamé de discussions avec le gouvernement, mais il réclame déjà que le provincial soit «cohérent». Le gouvernement Charest a réformé la gouvernance d'une vingtaine de sociétés d'État et d'organismes gouvernementaux en 2006: Hydro-Québec, le Conseil des arts et des lettres et la Société des traversiers du Québec, par exemple, sont maintenant composés majoritairement de membres indépendants.

 

«Ce qui est bon pour la Société des traversiers du Québec devrait l'être aussi pour la Société de transport de Montréal, non? se questionne Simon Denault, un avocat qui a étudié la question de la gouvernance. Le temps est venu d'insuffler de la compétence et de l'indépendance dans les CA des sociétés de transports publics.»

M. Labeaume est conscient que son initiative est un «véritable choc culturel». «Je ne suis pas sûr d'être bien reçu par tous mes collègues des autres villes», dit-il.

André Letendre, président du conseil d'arrondissement de Beauport et membre du Renouveau municipal de Québec, un parti de l'opposition de la Vieille Capitale, a quant à lui bien accueilli la réforme. «Il y a certaines analyses qui devront être faites, mais je donne le crédit à M. Labeaume d'avoir mis ça de l'avant.»

Le maire de Québec veut aller plus loin et en finir avec les élus qui perçoivent des bonus ici et là. «On va tout éliminer, dit-il. Il y aura des salaires fixes pour les élus. Fini le temps où on pouvait recevoir 5000$ ou 6000$ parce qu'on était membre d'un CA. Le vice du système, c'est que ça aidait à augmenter la rémunération des élus.»

Mais pour inciter des citoyens à s'engager en politique, ne faut-il pas que le salaire soit attrayant? a demandé La Presse. Est-ce que cette initiative ne devrait pas s'accompagner d'une réforme du salaire des élus?

«Oui, on va l'annoncer plus tard, dit-il. Il y aura des salaires fixes. Personne ne va diminuer de salaire. Le cadre est correct, mais le système est hypocrite quand l'élu se rémunère avec un petit conseil ici et un petit comité là.»

Le président du conseil d'administration de la STM, le conseiller municipal Michel Labrecque, estime correct de rémunérer les élus membres des conseils d'administration. «Je peux vous dire que les membres du CA de la STM se réunissent, travaillent, participent à des comités, etc. On est loin des gens qui passent pour recueillir des jetons de présence.»