Des manifestations en appui aux soldats américains tentant d'obtenir le statut de réfugié au Canada en raison de leur opposition à la guerre en Irak ont été tenues samedi à travers le Canada.

A Montréal, quelque 50 personnes, dont Michael Hendricks, un conscrit réfractaire qui est venu au Canada en 1968, ont marché près d'immeubles gouvernementaux.

«Aux Etats-Unis, (les soldats expulsés) seront considérés comme des traîtres», a-t-il dit. Selon lui, bon nombre des personnes qui se joignent aux forces armées le font sous de faux prétextes.

«On leur raconte une longue histoire qui se révèle être fausse et ils sont envoyés au front pour ce qui est, essentiellement, un assassinat de pauvres civils.»

Pour sa part, Matt Jones, du groupe Echec à la guerre, réfléchissait à propos du bilan à la hausse du nombre de soldats canadiens décédés en Afghanistan.

«En termes de militantisme, en termes d'opposition aux choses qui sont injustes, la guerre est l'exemple les plus extrême, a-t-il soutenu. Il s'agit de politiques avec lesquelles on est le moins en accord et qui tuent le plus de personnes.»

Initialement fixés pour coïncider avec un compte à rebours de 10 jours avant la déportation de Jeremy Hinzman, un Américain résistant ayant trouvé refuge au Canada, ces rassemblements se sont transportés en terrain politique, alors que certaines des personnes étaient mues par un sentiment anti-Harper.

Certains des manifestants ont donc aussi profité de l'occasion pour tenter de remettre les enjeux reliés aux guerres en Irak et Afghanistan à l'ordre du jour de la campagne électorale fédérale.

«Si on croit véritablement en la démocratie, on ne doit pas permettre à Stephen Harper d'ignorer la volonté de la Chambre des communes», a lancé la néo-démocrate Olivia Chow alors qu'elle participait à la manifestation à Toronto.

«Parce que s'il continue à ignorer la Chambre des communes, il ignore la volonté du peuple.»

Outre à Montréal et Toronto, des manifestations ont été organisées à Saltspring Island, en Colombie-Britannique, Saint-Jean, à Terre-Neuve-et-Labrador, Calgary et Vancouver.

Quelque 12 anciens soldats américains tentent d'obtenir le statut de réfugié au Canada. En juillet, un ex-soldat a été déporté aux Etats-Unis.