Hier, au Lac-Saint-Jean, il n'était pas question d'élections. Pas question non plus des pourparlers entre Mats Sundin et le Canadien de Montréal. Hier, au Lac, un seul sujet était à l'ordre du jour : la listériose.

Debout derrière un comptoir à fromages pratiquement dégarni, le propriétaire de la charcuterie La Bastille d'Alma, Marc Racine, revient à peine d'une rencontre avec son assureur. Mauvaise nouvelle, il ne sera pas indemnisé, lui qui a dû détruire l'équivalent de 10 000 $ en produits, des fromages pour la plupart.

Le commerçant spécialisé, qui a pignon sur rue au centre-ville d'Alma, doit donc poursuivre en justice l'un de ses fournisseurs locaux, la fromagerie Médard de Saint-Gédéon, identifiée pour l'instant comme la grande responsable de la crise actuelle.

Ce choix est déchirant, confie-t-il. Il s'agit cependant de la seule option envisageable pour une petite entreprise comme la sienne, qui ne peut absorber de telles pertes sans être sévèrement ébranlée.

Marc Racine raconte sa journée de samedi. Il est à son chalet lorsqu'une inspectrice du ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation (MAPAQ) se présente à La Bastille. C'est sa conjointe qui lui apprend la nouvelle.

Comme bien d'autres détaillants au Québec, il doit se soumettre à un grand nettoyage forcé. D'abord, toutes les meules de fromages ayant été coupées sont acheminées directement vers les ordures. Aucune exception possible, pas même pour ce gigantesque morceau de parmesan importé d'Italie, dont la valeur avoisine les 500 $.

"L'inspectrice exigeait qu'on vide de l'eau de javel dans les sacs de poubelles pour être certaine que nous n'irions pas chercher le fromage une fois qu'elle serait partie", raconte le charcutier.

Du même souffle, il confie ne pas s'être plié à cette directive, qu'il jugeait "un peu exagérée".

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