Des voitures de la Sûreté du Québec sont désormais dotées de caméras captant automatiquement les numéros de plaque d'immatriculation. Le but: arrêter les automobilistes qui conduisent avec un permis de conduire non valide.

La Sûreté du Québec (SQ) a fait l'annonce hier de ce nouveau système de repérage, qui sera d'abord utilisé dans le cadre d'un projet pilote d'une durée de trois mois.

Depuis le 1er août, huit voitures équipées de deux caméras parcourent les routes du Québec. La moitié de celles-ci sont affectées à la grande région de Montréal, tandis que les quatre autres sont destinées à l'Outaouais, Sherbrooke, Drummondville et Québec.

Les caméras infrarouges, qui peuvent capter jusqu'à 5000 plaques par jour, sont utilisées dans le cadre d'opérations ciblées, explique le capitaine Yves Bouchard, responsable au Service de la sécurité des réseaux de transport de la Sûreté du Québec.

«Les patrouilleurs peuvent vérifier les plaques sur le bord des routes, comme avec un radar, et peuvent aussi actionner le système en route», dit-il.

Un signal sonore retentit quand la caméra capte la plaque d'un conducteur au permis sanctionné (révoqué ou suspendu) ou une immatriculation échue, dont la liste est fournie chaque jour par la Société de l'assurance automobile du Québec. Les patrouilleurs peuvent alors poursuivre le conducteur fautif.

Plus de 400 000 Québécois possèdent un permis sanctionné pour avoir récolté trop de points d'inaptitude ou commis une infraction au code criminel. Les trois quarts d'entre eux continuent à conduire quand même et sont fortement impliqués dans les collisions majeures, selon une étude américaine.

«Et ça, on le constate au quotidien, souligne le capitaine Yves Bouchard. C'est mieux d'arrêter ces gens-là lorsqu'ils conduisent à jeun à 7h du matin qu'en plein milieu de la nuit après qu'ils aient causé un accident mortel.»

La SQ est le premier corps de police québécois à se procurer le système de repérage. Des projets pilotes semblables ont cours en Colombie-Britannique et en Ontario. Le système est fréquemment utilisé aux États-Unis et en Europe, selon M. Bouchard.

«S'assurer que les utilisateurs du réseau routier québécois ont le droit d'y circuler est une question de sécurité. De plus, c'est une question d'équité envers ceux et celles qui paient ce droit», a fait valoir par voie de communiqué le président de la SAAQ, John Harbour.

Si le projet pilote s'avère concluant et que son bilan routier s'améliore, la Sûreté du Québec aimerait équiper d'autres voitures de ce système de repérage.