Une tentative pour contrer les députés de l'opposition siégeant au Comité permanent de l'accès à l'information, de la protection des renseignements personnels et de l'éthique de la Chambre des communes s'est retournée contre les conservateurs, jeudi, après qu'un témoin se fut présenté inopinément, eut demandé en criant d'être entendu et eut quitté les lieux sans avertissement.

Sam Goldstein, un candidat conservateur qui s'était présenté dans la circonscription torontoise de Trinity-Spadina et qui avait empoché 50 000 $ en transferts «in and out» pour des publicités du parti lors de la campagne électorale de 2006, a interrompu la séance du comité à plusieurs reprises, exigeant d'être entendu et en criant contre le président (libéral) du comité, Paul Szabo, et contre le député du Nouveau Parti démocratique Pat Martin.

«Ceci est un Circus Maximus, a déclaré Sam Goldstein, un avocat qui a justifié son absence lors de la convocation de mardi en expliquant qu'il n'avait pu se présenter parce qu'il plaidait une cause. Il a ajouté qu'il n'avait reçu l'assignation à témoigner à Ottawa que lundi, soit la veille de la comparution.

«J'ai un avion à prendre M. Szabo, pourquoi ne voulez-vous pas m'entendre, Pat?», a-t-il crié, en colère, attirant l'attention des cadreurs et des journalistes qui étaient sur place.

Sam Goldstein, jusqu'à son arrivée surprise, était l'un des 24 témoins conservateurs qui ne se sont pas présentés au comité de la Chambre des communes. Ce comité se penche sur des accusations formulées par Elections Canada selon lesquelles le Parti conservateur aurait dépensé 1,3 million $ de trop pour des publicités nationales, en attribuant ces dépenses à des candidats locaux.

En guise de réplique aux députés outrés par l'attitude des témoins récalcitrants, les députés conservateurs ont reproché à Paul Szabo d'avoir refusé d'entendre les témoins qui s'étaient présentés et de ne pas avoir permis au directeur de la campagne nationale des conservateurs, Doug Finley, de comparaître trois jours avant la date prévue.

Un peu plus tard dans la journée, le comité a accepté d'entendre Sam Goldstein, mais ce dernier avait disparu après son accès de colère. Les conservateurs ont par la suite affirmé que l'apparition de M. Goldstein, sa colère et son départ précipité n'avaient pas été orchestrés.