Le CALACS de Granby (Centre d'aide et de lutte contre les agressions à caractère sexuel) est en total désaccord avec la décision de remettre en liberté le présumé agresseur Marco Chevalier.

De tout ce qui a été rendu public jusqu'à maintenant dans cette sordide histoire, le CALACS estime que ce n'est vraiment pas rassurant pour la population. Quel message la justice nous renvoit-elle encore une fois? Que tous ces gestes ne sont pas si graves que ça?

Des femmes et des filles auraient été séquestrées, frappées, agressées sexuellement et menacées de mort... qu'est-ce que ça prend de plus? C'est tout simplement inacceptable. Un homme qui a des antécédents judiciaires, sur qui repose plusieurs chefs d'accusations graves, n'est pas une menace pour la société? Est-ce qu'on vit tous sur la même planète? Nous faisons partie de la société et nous ne nous sentons pas en sécurité quand on remet en liberté des gens dangereux! Va-t-on un jour arrêter de minimiser et de banaliser la violence sexuelle?

Encore une fois, nous voyons que le préjugé sur la notion de consentement est encore très présent quand on insinue que certaines victimes étaient consentantes. On peut être consentantes à suivre quelqu'un chez lui, à poser certains gestes à caractère sexuel, oui, on a le droit. Mais on a le droit à tout moment d'arrêter ou de refuser certains gestes et c'est à partir de ce moment exact qu'on parle d'agression. On ne peut pas consentir à être agressée sexuellement, personne ne veut se faire agresser. Le seul et unique responsable, c'est l'agresseur, point.

Moins de 10 % des victimes dénoncent leurs agresseurs, donc le fait qu'un présumé agresseur sexuel soit remis en liberté n'incitera probablement pas d'autres victimes à dénoncer... encore une fois... Elles ne le feront pas, soit par peur, soit par manque de confiance dans le système judiciaire ou encore à cause des préjugés qu'on entend à gauche et à droite. Comment pensez-vous que toutes les victimes d'agression à caractère sexuel et toutes les autres femmes se sentent aujourd'hui? En sécurité? La réponse, vous la connaissez probablement si vous habitez la planète Terre.

Le CALACS rappelle qu'elle offre du soutien aux jeunes filles et femmes agressées sexuellement, et ce dans la plus grande confidentialité et tout à fait gratuitement.

Les agressions sexuelles, c'est non! Ensemble réagissons!

Sophie Labrie, pour le CALACS de Granby