Le conseil des commissaires de la Commission scolaire des Draveurs (CSD) a rejeté, hier soir, par un vote largement majoritaire, les premiers appels de familles voulant retirer leurs enfants du cours d'éthique et culture religieuse, une décision accueillie avec rage par les parents concernés.

Le conseil des commissaires de la Commission scolaire des Draveurs (CSD) a rejeté, hier soir, par un vote largement majoritaire, les premiers appels de familles voulant retirer leurs enfants du cours d'éthique et culture religieuse, une décision accueillie avec rage par les parents concernés.

Ceux-ci soutiennent que le nouveau cours, qui sera donné au primaire et au secondaire en remplacement des cours d'enseignement moral et confessionnel, porte préjudice à leurs enfants en leur offrant "un buffet religieux" qui pourrait ébranler leur foi.

"J'ai droit à ma foi, mes enfants ont droit à leur foi, a lancé Marc-André Richard, père de trois jeunes filles. Les commissions scolaires ne peuvent pas imposer ce cours-là à nos enfants sans notre consentement."

"Mes garçons ne veulent pas avoir un cours qui n'a rien à voir avec leurs intérêts", a ajouté Chantalle Renaud, mère de trois garçons de 9, 13 et 15 ans.

Ces arguments et d'autres exposés à des membres du conseil la semaine dernière n'ont toutefois pas convaincu les commissaires, qui ont maintenu les quatre refus, d'abord donnés par les directions d'école.

Dans chaque cas, les décisions du conseil notent que "l'élève concerné avait beaucoup à retirer - comme tous les élèves du Québec - du cours d'éthique et culture religieuse" et que "les motifs formulés par les parents [...] ne démontraient pas que leur enfant subirait un préjudice grave tel que décrit dans l'article 222 de la Loi sur l'instruction publique".

Questionné à savoir ce que serait un "préjudice grave", le directeur général de la CSD, François Jetté, a cité l'exemple d'un enfant qui aurait des problèmes cardiaques et qui serait forcé de faire tous les exercices du cours d'éducation physique, mettant ainsi sa santé en péril, et a précisé qu'il ne voyait pas comment le nouveau cours pouvait créer un tel préjudice.

"Ce n'est pas un cours de pratique religieuse, c'est un cours de culture religieuse qui permet de savoir ce que les gens qu'on côtoie ont comme croyances, comme valeurs, a-t-il affirmé. Il vise aussi à faire connaître comment le Québec s'est développé sur le plan religieux."

Ce point de vue n'a toutefois pas rallié tous les commissaires, Michel Choquette s'y opposant toujours avec conviction après un huis clos d'une quinzaine de minutes, plaidant que l'État ne doit pas s'ingérer dans les questions religieuses et familiales et qu'en agissant ainsi il portait préjudice aux droits des parents.

Les quelques parents présents, visiblement atterrés par la décision, se sont dits touchés par l'appui de M. Choquette et assurent qu'ils ne baisseront pas les bras.

Ils disent vouloir informer la population et être prêts à contester le nouveau cours devant les tribunaux s'il le faut.

"Il n'y a pas un catholique ou un protestant digne de ce nom qui devrait accepter ce cours-là", a clamé M. Richard, ajoutant que les croyants de toutes les religions devraient s'y opposer.

Il estime que si les écoles doivent arrêter de donner des cours d'enseignement confessionnal, elles doivent être complètement déconfessionnalisées, sans aucun cours de religion.

La catéchèse serait alors la responsabilité de la paroisse et de la famille.

cdubé@ledroit.com