Un comité représentant des intérêts apparemment divergents planche sur le plan vert du gouvernement de Stephen Harper, qu'il souhaite reformuler pour tenir compte de plaintes venant tant de l'industrie que des milieux environnementalistes.

Le comité qui réunit groupes environnementaux, lobbyistes pour l'industrie et représentants fédéraux et provinciaux doit remettre son rapport au cabinet d'ici la mi-septembre, et tout indique que les conservateurs en tiendront compte, alors qu'ils s'apprêtent à rendre publics des règlements sur la qualité de l'air et les émissions de gaz à effet de serre.

Selon Gordon Lloyd, de l'Association canadienne des fabricants de produits chimiques, lui-même membre du comité, tous les participants s'entendent pour dire que la proposition initiale des conservateurs comporte de graves lacunes, et tous souhaitent une solution de rechange.

Quand le plan conservateur a été rendu public, en avril 2007, des lobbyistes représentant l'industrie et les défenseurs de l'environnement s'étaient plaints de ne pas avoir été consultés. Un comité directeur a été créé en mai dernier et s'est réuni à plusieurs reprises cet été.

En parlant à des membres du comité, La Presse Canadienne a appris que les groupes environnementaux voudraient notamment des règlements plus rigoureux sur la qualité de l'air, tandis que l'industrie réclame des normes uniformes d'un bout à l'autre du pays.

La possibilité de modifier le cadre réglementaire fédéral pour permettre une gestion différente de la qualité de l'air selon les régions du pays et leur degré de pollution, a été évoquée; la coopération entre Ottawa et les provinces également. Selon Nashina Shariff, de l'association Toxics Watch, la proposition du comité accorderait aux provinces plus d'autonomie dans la réglementation de la pollution atmosphérique, le gouvernement fédéral agissant comme filet de sécurité.

Selon M. Lloyd, on a également discuté de l'établissement d'une norme nationale de qualité tenant compte des différences entre les divers secteurs industriels.

Reste à voir si le gouvernement trouvera qu'il s'agit d'une solution de rechange acceptable à ce qu'il a déjà proposé, a souligné Christopher Wilson, de l'Association pulmonaire du Canada.

Le ministre de l'Environnement John Baird a dit que le conseil des ministres s'intéresse vivement au travail du comité, qui sera débattu cet automne à l'occasion d'une rencontre des ministres fédéral et provinciaux de l'Environnement. Les membres du comité ont fait preuve d'un «esprit inhabituel de coopération», a-t-il dit, soulignant que «ce n'est pas tous les jours qu'on reçoit une lettre cosignée par les producteurs chimiques et le Sierra Club».

Le comité inclut des représentants d'organisations environnementales comme la Fondation David Suzuki, d'organisations du milieu de la santé, des secteurs forestier, minier, chimique, des hydrocarbures et de l'électricité, et des gouvernements fédéral et provinciaux.