La ministre des Relations internationales du Québec, Monique Gagnon-Tremblay, n'abordera pas la question des droits humains à l'ouverture des Jeux olympiques en Chine.

Selon Mme Gagnon-Tremblay, qui sera la semaine prochaine à 500 km au sud de Beijing, où commenceront les épreuves de voile, le moment serait mal choisi pour discuter du sujet avec ses homologues chinois.

«La démocratie, ça vient à force de travail et il faut quand même accompagner, aider et sensibiliser, a-t-elle dit jeudi. Mais en même temps, est-ce que c'est le moment de sortir sur la place publique? Ce n'est pas moi qui va le faire. Il faut choisir nos moments.»

La ministre a affirmé que la question du respect des droits humains et la démocratie sont des valeurs fondamentales de la société québécoise, mais qu'il revient au ministère fédéral des Affaires étrangères de l'aborder.

«Il s'agit vraiment de politiques d'affaires étrangères, ce qui n'est pas de mon ressort», a-t-elle dit.

Selon un rapport d'Amnistie internationale, publié cette semaine, les autorités chinoises continuent de persécuter et sanctionner ceux qui font entendre leur voix en faveur des droits humains, dérogeant ainsi aux promesses faites lorsque leur candidature a été retenue pour accueillir les Jeux olympiques, qui s'ouvriront la semaine prochaine.

L'organisation a enjoint les dirigeants du monde assistant aux JO à se prononcer publiquement en faveur des droits humains en Chine et à soutenir les citoyens qui défendent ces droits.

Mme Gagnon-Tremblay a affirmé que le Québec agissait plutôt sur ces questions par l'entremise de ses relations bilatérales avec la province chinoise du Shandong, qui accueille les compétitions de voile dans la ville de Qingdao.

En 2007, notamment, trois juges de la Cour du Québec, de la Cour supérieure et de la Cour d'appel se sont rendus donner des formations à l'Institut de formation du Shandong.

«Le Québec a des principes et nous travaillons avec le Shandong pour les aider dans cette recherche des droits de la personne, dans cette atteinte des droits de la personne, parce qu'il y a une volonté d'y arriver, a-t-elle dit. C'est pour ça qu'on a mis à la disposition du Shandong, des juges, des avocats, et la Chambre des notaires, pour les aider à un certain respect.»

Selon la ministre, les droits humains ont progressé en Chine, au cours des 20 dernières années, et le Québec, dans ses relations internationales, peut apporter sa contribution.

«Pour nous, le respect des droits humains et de la démocratie sont des valeurs fondamentales, a-t-elle dit. La manière dont on peut aider le pays à le faire, c'est par les actions que le Québec a faites pour accompagner ces gens.»

Le 9 août prochain, Mme Gagnon-Tremblay sera la seule représentante d'un gouvernement canadien à Qingdao, où elle sera l'invitée du gouverneur de la province du Shandong.

La cérémonie d'ouverture des compétitions de voile se fera le lendemain de celle de Beijing, lieu principal des épreuves.

Dans les jours précédent cet événement, Mme Gagnon-Tremblay doit participer, en compagnie du premier ministre Jean Charest, à la Conférence des chefs de gouvernement des régions partenaires, qui se tient cette année à Jinan, capitale du Shandong.

À partir de mercredi prochain, cette quatrième réunion d'états fédérés réunira, en plus du Québec et du Shandong, la Bavière (Allemagne), le Cap-occidental (Afrique du Sud), la Haute-Autriche (Autriche), l'État de Sao Paolo (Brésil) et la Géorgie (États-Unis).

Pour la première fois depuis la création de ce regroupement, des entreprises des régions partenaires feront partie des délégations.

Le 9 août, alors que Mme Gagnon-Tremblay sera à Qingdao, M. Charest participera à un événement francophone organisé à Beijing dans le cadre des JO.

M. Charest quittera le Québec lundi prochain.