Paul Payne, un récidiviste violent qui a déjà tué un bambin en le frappant, a écopé de six ans de prison, jeudi dernier, pour avoir défiguré une femme à coups de bâton, en juillet 2005. Parce qu'une lueur de changement s'est enfin allumée en lui, il a échappé à l'étiquette de délinquant à contrôler. Aura-t-il autant de chance la prochaine fois?

Cette prochaine fois se produira le 9 septembre, alors que Payne reviendra devant le tribunal pour connaître sa peine dans une autre cause. Là encore, la Couronne demande qu'il soit déclaré délinquant à contrôler.

Dans ce dossier précis, au terme de son procès, Payne a été déclaré coupable d'avoir battu un homme à coups de barre de fer, pour une histoire de dette de drogue. La victime avait aussi été ébouillantée par des complices de Payne. Les faits sont survenus le 12 janvier 2006, alors que Payne était en probation et en liberté sous caution pour l'affaire de la femme défigurée.

Payne avait attaquée cette femme sans raison le 30 juillet 2005, alors qu'elle était allée dans une piquerie pour chercher sa fille. Il avait surgi avec un autre individu et avait demandé à la femme de lui «redonner ce qui lui appartenait dans les cinq minutes». Elle lui avait répondu qu'elle ne le connaissait pas et qu'il se trompait. Il l'avait alors frappée au visage avec un bâton, lui causant des fractures au nez, à l'orbite droite et au maxillaire droit.

Il s'était excusé

Réalisant ensuite son erreur, il s'était excusé. La femme a gardé des séquelles de cette brutale attaque. Payne traîne un lourd casier judiciaire, dont les débuts remontent à son adolescence. Malgré cela, la juge Louise Villemure a estimé hier que la preuve n'était pas suffisante pour qu'il soit déclaré délinquant à contrôler. Pour cela, il aurait fallu la convaincre hors de tout doute que Payne récidivera de façon violente. Les trois psychiatres qui se sont penchés sur son cas s'accordent à dire qu'il n'est pas un psychopathe. Ils évaluent son risque de récidive à «modéré», sauf le Dr Louis Morissette, qui le situe de «modéré à élevé». Par ailleurs, depuis sa dernière incarcération, en mars 2006, et pour la première fois de sa vie, il fait des efforts pour se réhabiliter et il aurait cessé de consommer.

Payne, qui aura bientôt 40 ans, affirme vouloir être plus présent pour ses enfants. Il en aurait cinq de trois mères différentes. C'est d'ailleurs le fils de l'une d'elles qu'il avait tué, en février 1992, par impatience.

L'enfant de deux ans et demi est mort d'une hémorragie interne consécutive à des coups reçus à l'abdomen. Il avait 23 ecchymoses sur le corps. Au terme d'un procès médiatisé, Payne avait été déclaré coupable d'homicide involontaire et condamné à quatre ans de prison.