L'industrie québécoise du taxi réclame une hausse de tarif de 10 pour cent et pas uniquement en raison de la hausse marquée du prix de l'essence.

Devant la Commission des transports du Québec qui a devancé d'une dizaine de jours la tenue d'audiences sur la question, à la demande des représentants de cette industrie, la section taxi des Travailleurs autonomes du Québec a signalé mercredi que depuis le dernier ajustement général en 2005, les salaires et de nombreux autres coûts avaient augmenté et nécessitaient un ajustement.

Selon Mario Sabourin, président des Travailleurs autonomes du Québec qui représentent 4000 chauffeurs de taxi répartis sur l'ensemble du Québec, la hausse réclamée de 10% se détaille ainsi: faire passer le prix initial de la course de 3$ à 3,15$, augmenter de 0,20$ le coût de chaque kilomètre parcouru (de 1,45$ à 1,65$) et hausser de 0,05$ le coût à l'attente.

Les raisons qui militent en ce sens: l'augmentation des salaires, de l'indice des prix à la consommation, des frais d'exploitation, des coûts d'entretien, des pneus, entre autres.

«Si la commission se limitait à ne considérer que la seule évolution des prix de l'essence, les ajustements requis seraient peut-être de un ou de deux pour cent, et non dix, le carburant ne représentant en moyenne que 12% de la totalité des coûts», a avancé M. Sabourin.

Ne craint-on pas de faire fuir la clientèle? «Toutes les fois qu'il y a une augmentation du tarif dans l'industrie du taxi, on sent une petite baisse, mais au bout d'un mois, ça revient», a-t-il dit.

Par contre, M. Sabourin croit que cette fois la conjoncture est unique. «Beaucoup de ménages ont deux véhicules, l'essence est chère, certains peuvent utiliser davantage les transports en commun, mais à l'entrée ou à la sortie du métro ou de l'autobus le taxi va être souvent utilisé.»

Du côté de la Commission des transports du Québec, une étude économique sur les coûts d'exploitation avance un scénario d'augmentation de 9,5%. En 2005, l'augmentation avait été de 12,5%.

«L'essence a augmenté au cours de 2008, mais par contre le coût d'acquisition des véhicules automobiles a baissé. Les droits d'immatriculation sont demeurés inchangés, mais les salaires des chauffeurs ont augmenté. On va analyser ces éléments et voir si des augmentations s'imposent ou non», a déclaré le secrétaire de la commission, Christian Daneau.

«Quand la commission a établi le tarif du taxi en 2005, en se basant notamment sur le prix de l'essence, elle s'était basée sur un litre à 1,11$. Or, peu de temps après, le coût de l'essence a baissé de sorte que, pendant un certain nombre d'années, les propriétaires de taxi ont pu en bénéficier. Récemment, les augmentations ont créé un manque à gagner. Est-il suffisant pour décréter une hausse de tarification? C'est ce que la commission va déterminer», a fait valoir le porte-parole de la commission.

La décision devrait venir d'ici quelques semaines, prévoit M. Daneau.