Un week-end de trois jours et hop! vous voilà en direction des États-Unis avec les enfants, en quête de plages, de randonnée ou de magasinage à bas prix. Mais vérifier le temps d'attente à la frontière ne suffit pas avant de prendre la route. Des pièges à éviter pour arriver à destination... et en revenir sans souci.

1. Partir avec des oranges...

Apporter quelques provisions pour la route, c'est pratique: on mange mieux et on économise... à condition que le lunch ne soit pas détruit par les douaniers à la frontière. Car même si la réglementation s'est assouplie en 2007, les interdictions restent nombreuses et, surtout, complexes. Par exemple, les fruits et légumes cultivés aux États-Unis et au Canada sont «généralement» permis, mais encore faut-il en prouver la provenance (n'enlevez pas les autocollants sur les pelures!). Les agrumes et tous les fruits exotiques ou hors saison qui, visiblement, n'ont pas été récoltés au Canada (comme des pêches en février) seront donc saisis et détruits. Les pommes de terre ne sont tolérées que si elles sont pelées ou transformées. L'ail, les poireaux et la ciboulette sont hors-la-loi, et seul le maïs cultivé en Colombie-Britannique est légal. Si vous planifiez un barbecue, vous pourrez transporter jusqu'à 50 lb de boeuf, de porc, de poisson, de fruits de mer, de bison ou de gibier d'élevage à condition que l'emballage soit clairement identifié par le marchand, mais faites une croix sur tout ce qui contient de l'agneau ou de la chèvre, que la viande soit crue, cuite ou cuisinée. Et retenez que, dans le doute, le douanier se garde le droit de confisquer et de détruire toute nourriture. On laisse la lasagne à la maison et on part avec un sandwich au beurre d'arachides?

2. ... et revenir avec des bleuets.

Attention: la réglementation sanitaire n'est pas la même pour entrer aux États-Unis qu'au Canada. Pensez à faire le tri dans votre glacière avant de rentrer, surtout dans le bac de fruits et légumes. «Règle générale, si ça pousse au Canada, il peut y avoir un risque de contamination de nos récoltes, et donc des restrictions», résume Jacqueline Roby, conseillère en communication à l'Agence des services frontaliers du Canada. On ne peut donc pas entrer aux États-Unis avec des oranges, mais on peut en emporter au Canada. Par contre, il faudra un certificat phytosanitaire pour faire traverser des bleuets ou des champignons et un permis d'importation pour le céleri et les mini-carottes. Et comme si ce n'était pas assez complexe, la liste des exigences en matière d'importation varie d'une province à l'autre, et selon les saisons. Dans le doute, consultez le moteur de recherche du Système automatisé de référence à l'importation, qui recense en temps réel toutes les normes en la matière. N'oubliez pas qu'un relevé des infractions est conservé par les autorités et peut vous rendre inadmissible aux programmes CANPASS et NEXUS.

airs-sari.inspection.gc.ca

3. Emmener un ami

Junior veut emmener son meilleur ami? Très bien, mais veillez à ce qu'il n'emmène pas qu'un passeport avec lui. Échaudé par les histoires de vols d'enfants, l'Oncle Sam ne badine pas avec la circulation des mineurs et exige la preuve formelle de leurs deux parents (ou gardiens légaux) qu'ils autorisent le déplacement, et ce, même si l'enfant voyage avec ses grands-parents ou une autre personne de sa famille. Du coup, même si la mère accompagne l'enfant, il lui faudra une lettre signée par son père confirmant qu'il a autorisé le déplacement avec le plus de précision possible (date, lieu, durée, etc.). Et même si ce n'est pas obligatoire, l'Agence frontalière américaine recommande fortement que le document soit traduit en anglais et notarié. Attention: si l'enfant n'a qu'un responsable, c'est-à-dire si l'un de ses parents est mort ou qu'un seul en a la garde unique, il faudra malgré tout en fournir une preuve (certificat de décès, attestation du jugement de la cour, etc.). Ces documents vous seront aussi réclamés pour rentrer au Canada: ne les perdez pas en route.

4. Embarquer pitou

Les chiens aussi ont besoin de papiers d'identification pour franchir la frontière, à défaut de quoi ils pourraient être placés en quarantaine. Leur propriétaire doit fournir un certificat de vaccination contre la rage datant d'au moins 30 jours et d'au plus 12 mois si aucune date d'expiration n'est indiquée par le vétérinaire. Le document doit être en anglais ou traduit.

5. Partir mal assuré

Connaissez-vous bien toutes les restrictions dictant l'application de votre police d'assurance? «On pense souvent qu'on est bien couvert, à tort», prévient Philippe St-Pierre, porte-parole de CAA-Québec. Partir sans appeler votre assureur est l'erreur qui peut vous coûter le plus cher... si ce n'est pas vous ruiner. Trois vérifications s'imposent avant de franchir la frontière:

• Vérifiez votre couverture médicale. La Régie de l'assurance maladie du Québec ne rembourse que 50$ par jour pour les soins reçus dans une clinique externe et 100$ par jour pour une hospitalisation d'urgence à l'extérieur du pays, alors qu'une journée d'hospitalisation coûte entre 1200$ et 2000$... sans compter les honoraires des médecins.

• Augmentez votre assurance en responsabilité civile. Si Québec impose aux automobilistes de posséder une couverture minimale de 50 000$ pour les dommages causés à autrui, la SAAQ recommande fortement d'augmenter à 1 million, voire 2 millions cette protection, car c'est elle qui permettra de défrayer les dommages corporels causés en cas d'accident.

• Contractez une assurance collision. Cette police, qui couvre immédiatement le coût des réparations à votre voiture, n'est pas obligatoire au Québec mais se révélera très précieuse aux États-Unis; elle vous évitera d'avoir à poursuivre personnellement, devant les tribunaux la personne responsable de l'accident pour obtenir compensation.

Info: www.caaquebec.com www.saaq.gouv.qc.ca