Se divertir grâce à une console de jeux ou encore regarder un film sur une tablette, du décollage à l'atterrissage, sans interruption. Voilà ce que les compagnies aériennes canadiennes pourraient permettre à leurs passagers si celles-ci décident d'emboîter le pas à la Federal Aviation Administration (FAA) aux États-Unis.

L'agence a annoncé la semaine dernière que, d'ici la fin de l'année, les voyageurs volant sur les ailes des transporteurs américains pourront utiliser leurs appareils électroniques du début à la fin du vol (gate-to-gate) sans interruption.

«Avec ces nouvelles règles, il n'y a plus de nécessité d'éteindre les appareils», explique Marc-André O'Rourke, directeur exécutif du Conseil national des lignes aériennes du Canada. En montant à bord des avions des compagnies américaines, les passagers ne seront donc plus contraints d'interrompre leur film sans en avoir vu la fin.

Avis toutefois à ceux qui s'imaginent déjà en train d'utiliser leur téléphone portable en vol pour appeler famille et amis ou encore envoyer des textos: tout cela demeure interdit.

Les règles en vigueur au Canada

La FAA s'occupe de la réglementation touchant toutes les compagnies aériennes américaines, peu importe d'où elles partent et où elles vont. Ainsi, les normes touchant l'utilisation des appareils électroniques ne seront pas les mêmes sur un vol d'American Airlines entre Montréal et Chicago que sur un appareil d'Air Canada faisant le même trajet.

Pour le moment, rien ne change à bord des avions d'Air Canada, d'Air Transat, de Sunwing ou encore de WestJet.

Ces transporteurs permettent déjà aux passagers d'utiliser des appareils de divertissement personnel (lecteurs MP3, iPod, jeux portables, récepteurs de radio, caméras vidéo), des ordinateurs portables et des appareils portables sans fil en mode avion (BlackBerry, appareils mobiles, dont les appareils avec lecteur MP3 ou caméra intégrés, assistants numériques personnels). Mais, ces appareils ne peuvent être allumés que lorsque l'appareil atteint l'altitude de croisière. Au moment de l'atterrissage et du décollage, ceux-ci doivent demeurer rangés et éteints. «Et l'utilisation de dispositifs électroniques portatifs émetteurs n'est autorisée que durant le roulage à l'arrivée», rappelle Karine Martel, porte-parole au ministère des Transports du Canada.

L'assouplissement des règles chez nos voisins du Sud a toutefois été favorablement accueilli par le Conseil national des lignes aériennes, assure M. O'Rourke. Rappelons que le Conseil représente la majorité des transporteurs du pays, dont Air Canada et Air Transat. En ce sens, ces compagnies pourraient elles aussi revoir leurs règles.

«Si un exploitant aérien réussit à démontrer que les émissions des appareils électroniques portatifs n'ont aucune influence négative sur ses avions, Transports Canada pourrait lui accorder le droit de permettre à ses passagers d'utiliser leurs appareils électroniques portatifs durant toutes les phases d'un vol, indique Karine Martel. Il peut être difficile et coûteux de déterminer si une flotte est résistante aux émissions des appareils électroniques portatifs. Pour l'instant, aucun exploitant aérien canadien n'a entrepris ces démarches.»

Pour sa part, John Reber, porte-parole d'Air Canada, a tenu à souligner que l'entreprise souhaitait collaborer avec le Ministère afin que la réglementation soit assouplie de la même façon qu'aux États-Unis. D'ici là, veuillez attendre que la consigne lumineuse soit éteinte avant d'allumer vos appareils...Se divertir du décollage à l'atterrissage

Téléphoner en vol

Ce n'est pas demain la veille que les passagers pourront avoir des conversations téléphoniques en plein vol. «Il n'y a pas de couverture pour téléphone sans fil, en tout cas, durant la plus grande partie du vol où l'altitude de croisière est d'environ 10 000 m. Cette distance est trop importante par rapport aux stations qui relaient les signaux au sol», explique Christophe Caloz, professeur titulaire au département de génie électrique à Polytechnique. À plus basse altitude, il est toutefois possible d'établir une communication, comme l'ont fait les passagers des avions détournés le jour des attentats du 11-Septembre. Malgré tout, il demeure difficile de conserver un lien téléphonique, même lorsque l'appareil est un peu plus près du sol. «Notre réseau n'est pas conçu pour les déplacements dans les airs», ajoute pour sa part Jacinthe Beaulieu, porte-parole chez Telus. La vitesse de l'avion, le nombre de tours à proximité et l'altitude contribuent aux interférences et nuisent à la communication.

Air Canada en mode Wi-Fi

Si plusieurs compagnies aériennes américaines comme American Airlines et Delta offrent à leurs clients la possibilité de se brancher sur l'internet en vol, la pratique est moins répandue du côté des transporteurs canadiens. Toutefois, Air Canada a décidé de se jeter dans la mêlée en lançant un projet pilote. Ainsi, certains vols (deux appareils) qui partent de Montréal ou de Toronto en direction de Los Angeles offrent le Wi-Fi gratuitement aux passagers. Impossible toutefois de savoir si l'entreprise étendra ce service à d'autres vols.