Que ce soit un voyage d'affaires en Chine qui se termine avec un vol assuré par Shenzhen Airlines ou une excursion au Mexique qui nécessite de monter à bord d'un appareil d'Interjet, on aime savoir avec qui on s'envole. Quelques pistes à suivre avant de décoller.

Faire ses devoirs

Les avions qui décollent des pays industrialisés ne sont évidemment pas à l'abri des accidents, mais ils sont soumis à des normes de sécurité assez strictes. Il n'en est pas ainsi partout dans le monde, reconnaît le gouvernement canadien.

«Certains avions utilisés par des compagnies aériennes nationales, exploitées dans le pays visité, risquent d'être mal entretenus et de ne pas répondre aux normes de sécurité de l'Organisation de l'aviation civile internationale ou à d'autres normes internationales», avertit le site du gouvernement à l'intention des voyageurs.

Plusieurs organisations internationales s'intéressent à la sécurité dans les transports, mais il n'existe aucune base de données centralisée sur la sécurité dans les avions. Les voyageurs doivent donc faire leurs propres recherches, qui les mènent dans les dédales des sites internet de diverses organisations internationales.

Le gouvernement canadien invite les citoyens à consulter le site de l'International Air Transport Association, où on trouve une liste des compagnies aériennes s'étant soumises à sa vérification de sécurité. Mais bien des compagnies qui exploitent des vols au Canada et dans l'Union européenne ne s'y sont pas soumises et ne figurent pas dans la liste. Mieux vaut garder en tête qu'il s'agit d'une source incomplète et que ce n'est pas parce qu'un transporteur n'y figure pas qu'il n'est pas fiable.

On peut également consulter une liste dont aucun transporteur aérien ne veut faire partie, soit la liste noire de l'Union européenne. C'est elle qui dicte quels avions sont interdits de passage dans l'espace aérien de ses membres parce que leur opérateur ne respecte pas les «conditions minimales de sécurité».

Toutes les compagnies aériennes de l'Afghanistan, du Bénin, du Mozambique et du Soudan, entre autres, figurent sur cette liste de mauvais élèves. C'est également le cas des mal nommées Air Trust (Kazakhstan) et Safe Air (République démocratique du Congo).

L'Agence fédérale américaine de l'aviation tient quant à elle un registre dans lequel elle assigne une cote aux pays en fonction de leur habileté à faire respecter les normes internationales du transport aérien. Le hic: seuls les pays qui ont demandé la permission de voler aux États-Unis sont ainsi notés. Le Canada, par exemple, obtient la cote 1, qui équivaut à la note de passage, tandis que la Serbie et le Ghana obtiennent un «2» indiquant qu'ils ne respectent pas les normes internationales.

Se fier à une agence

Faire affaire avec une agence de voyages apporte également certaines garanties.

Chez Voyages Traditours, où l'on crée des circuits touristiques qui sortent des sentiers battus, on reste au fait des statistiques relatives à la sécurité de différentes compagnies aériennes en consultant une base de données de l'Organisation de l'aviation civile internationale, accessible sur abonnement seulement.

L'agence fait aussi un travail de défrichage avant de faire voyager des clients avec des compagnies aériennes moins connues.

«Nos accompagnateurs font un rapport visuel des appareils, nous disent s'ils sont bien entretenus. Des fois, c'est évident quand ça ne l'est pas, il y a un laisser-aller presque épeurant au regard», dit Jacques Rodier, fondateur de l'agence. En empruntant certains avions, il dit avoir eu quelques «chocs assez grands» pour ne plus monter à bord des appareils de ces compagnies aériennes, encore moins y envoyer ses clients.

L'appartenance à une grande alliance comme One World et Star Alliance peut être un indicateur de sécurité, mais Jacques Rodier s'en méfie.

«La base d'une alliance peut être solide, mais les vols affilés ont-ils le même respect de la sécurité? Je suis obligé de répondre: pas toujours.»

Les meilleures compagnies aériennes du monde...

Le palmarès des compagnies aériennes que fait depuis 15 ans la britannique Skytrax a acquis une crédibilité certaine. Pour l'établir, l'entreprise se fie à des sondages en ligne menés auprès des voyageurs. Depuis les dernières années, ce sont des compagnies du Moyen-Orient et de l'Asie qui accaparent le top 10 des meilleures compagnies aériennes du monde. En 2013, Emirates, Qatar Airways et Singapore Airlines ont pris le haut du pavé. Une seule compagnie du continent américain se hisse de justesse dans le top 20 et on la connaît bien: il s'agit d'Air Canada, qui arrive 20e. Skytrax n'évalue pas la sécurité des appareils.