Dans la vie de tous les jours, les consommateurs utilisent la carte de débit autant pour régler leur facture d'électricité que pour acheter un paquet de gommes à mâcher à 1,50$ au dépanneur du coin. Le recours à la carte de guichet est si fréquent et ancré dans les habitudes que bien des gens ont rarement plus de 20$ en espèces en poche.

Et cette carte se montre aussi très utile quand vient le temps de partir à l'étranger, même aussi loin qu'en Inde, au Viêtnam ou en Chine. «Dans près de 98% des pays, le miracle du guichet automatique s'est produit», lance Robert Bérubé, propriétaire de l'agence de voyages Les routes du monde, qui organise des circuits notamment au Viêtnam, en Tanzanie et en Inde. «Que l'on soit à Bombay ou à Hong Kong, il n'y a pas de problème.»

Évidemment, les voyageurs doivent être vigilants et vérifier quelques détails importants. Il faut s'assurer que le guichet utilisé dans une rue fréquentée de Mexico ou à proximité d'un marché public en Équateur fasse partie d'un réseau international comme Plus, The Exchange ou Cirrus, par exemple (en fonction de l'institution financière). Habituellement, le logo qui apparaît souvent au verso de la carte est placé bien en vue sur le guichet.

Si elles assurent que l'usage de la carte de débit en voyage est une pratique courante et sûre, la plupart des institutions financières interrogées, comme la Banque Nationale, le Mouvement des caisses Desjardins et la Banque Royale du Canada, recommandent à leurs clients d'avoir également sur eux une ou deux cartes de crédit et un peu d'argent comptant, idéalement des dollars américains, car ils sont acceptés un peu partout et facilement échangeables. Ainsi, si le guichet automatique utilisé à Pékin garde la carte de son propriétaire, celui-ci ne sera pas pris au dépourvu. En cas de perte, une deuxième carte de débit qui annule automatiquement la première peut aussi s'avérer utile. Et les chèques de voyage? Les banques en émettent toujours, mais beaucoup moins qu'auparavant. «Les chèques de voyage sont de plus en plus difficiles à échanger», souligne Patrick Giguère, directeur de l'agence Voyages Constellation. «Pour moi, ça représente le disque vinyle du voyage», ajoute Robert Bérubé, qui les juge de moins en moins utiles.

Autre recommandation: les voyageurs devraient prévenir leur banque ou leur caisse de leur départ. Ils éviteront d'abord un possible blocage de carte si l'institution remarque que des retraits inhabituels sont faits un peu partout dans le monde. En prenant contact avec leur banque, les voyageurs s'assureront également d'avoir un NIP international qui fonctionnera partout. Mise en garde si votre code est une série de lettres: certains claviers de guichets, notamment en Asie, indiquent uniquement les chiffres sur les touches. Ainsi, si vous n'avez jamais remarqué que le chiffre 5 est utilisé pour les lettres (JKL) - comme sur un clavier téléphonique -, vous risquez d'avoir des sueurs froides au moment de faire un retrait. Enfin, l'utilisation de la carte entraîne des frais d'environ 5$. Mieux vaut donc limiter le nombre de transactions.

Dernière règle importante: informez-vous sur la disponibilité des guichets dans le pays visité et pensez à faire des retraits dans les capitales ou les villes principales, où on trouve plus facilement des guichets. Bien que l'on puisse maintenant en trouver partout dans le monde, c'est moins vrai dans certains pays, comme le Myanmar et certains pays d'Afrique. En ce qui concerne Cuba, le ministère canadien des Affaires étrangères prévient les voyageurs que les guichets sont plutôt rares dans l'île et qu'ils ne fonctionnent pas toujours. Par contre, l'argent canadien peut y être changé sans problème.