Fan de plein air, Nicolas Balan fait du camping hiver comme été. Pour lui, pas question de remiser tente, brûleur et sac de couchage pour la saison froide. «Le camping d'hiver me permet de séjourner plusieurs nuits en forêt dans des lieux qui me seraient autrement inaccessibles, car il n'y a pas de refuge. Je vis ainsi des expériences incroyables», raconte-t-il.

Selon cet employé chez Mountain Equipment Coop à Montréal, cette activité permet de redécouvrir des endroits que l'on a déjà visités en été. «Sans la foule estivale et sous leur manteau de neige, les montagnes se présentent sous un autre jour. C'est fantastique», dit-il. Pour lui, manger et dormir dans le froid ne constituent pas un problème. «Une panoplie de trucs existe pour rendre l'expérience de camping hivernal plus agréable», soutient cet aventurier, qui se qualifie lui-même de frileux! L'important, dit-il, c'est de bien s'organiser.

 

Mais où planter sa tente en hiver? La plupart des parcs nationaux ouvrent quelques sites pour s'adonner à cette aventure extrême. Par exemple, au parc national de la Jacques-Cartier, deux aires de camping sont ouvertes. Elles se situent en bordure d'une rivière, disposent de toilettes sèches (pas d'odeur et pas de bébittes en hiver!) et sont accessibles en skis ou en raquettes. Avec la location de l'emplacement, le bois de chauffage est fourni.

«Inutile de faire une réservation longtemps à l'avance, car l'activité demeure très marginale», indique Lucie Boulianne, responsable des communications à la SEPAQ. Plus près de Montréal, le parc national d'Oka et le parc du Mont-Orford ouvrent aussi leurs terrains de camping pendant la saison froide. Pour goûter à ce «plaisir», il est recommandé de posséder un équipement en très bon état avec un sac de couchage ayant une cote d'au moins -25. «La première fois, je suggère de partir avec des gens expérimentés, ce qui évitera bien des erreurs», dit M. Balan. Ce dernier avoue avoir connu quelques pépins dans le passé, comme la fois où sa tente s'est déchirée sous la force du vent, lors d'une excursion sur le mont Washington...

Deuxième option: l'igloo

Pour les gens qui veulent dormir dehors sans se compliquer la vie, une nuit en igloo demeure une option plus accessible. À une vingtaine de minutes de Québec, la Pourvoirie du Lac-Beauport offre des forfaits «nuitée en igloo», incluant le repas du soir et le petit-déjeuner. Chose surprenante: les abandons sont extrêmement rares. «En sept ans, je n'en ai jamais vu un seul au cours de la nuit. Certains dorment même jusqu'à 10 h ou 11 h», affirme Nicolas Gilbert.

Ce pourvoyeur érige six à huit igloos par année, selon la quantité de neige disponible. «Mes abris sont si grands que l'on peut se tenir debout à l'intérieur. Pour un maximum de confort, je recouvre le sol d'un tapis isolant. Les campeurs n'ont donc aucun contact direct avec la neige», dit-il. En cas de problème, ils peuvent se réfugier dans une tente prospecteur équipée d'un poêle à bois.

Deux parcs nationaux de la SEPAQ offrent aussi l'opportunité de dormir en igloo: celui des Monts-Valin, à une trentaine de kilomètres au nord de Chicoutimi, et celui du Bic, près de Rimouski. Là-bas aussi, l'équipement (sac momie, matelas de sol et bougie pour enlever l'humidité) est fourni. La responsabilité du campeur: prévoir des vêtements chauds et secs.

Pour s'initier en toute sécurité, l'agence de voyages les Karavaniers organise des ateliers pratiques de deux jours sur le camping d'hiver. Les participants apprennent à construire un abri de neige efficace, à gérer leur chaleur et à cuisiner de façon gastronomique à - 15 degrés Celsius (info: 514-281-0799).

Les magasins La Cordée donnent également de la formation théorique sur le sujet. D'une durée de trois heures, cet atelier, qui a lieu en boutique, passe en revue tout ce qu'il faut savoir sur le camping hivernal. La programmation paraîtra en janvier (www.lacordee.com).