Le gouvernement du Canada prévoit consacrer 55 000$ pour combattre la tourista dans huit pays des Caraïbes fréquentés par les Canadiens.

L'Agence de la santé publique du Canada a publié récemment les détails de ce programme qui en est à sa quatrième année et qui a été mis sur pied par le Centre d'épidémiologie des Caraïbes. Le but de l'agence gouvernementale est de lutter contre cette maladie gastro-intestinale.

Ottawa a demandé aux chercheurs d'analyser les causes de la diarrhée du voyageur et d'en mesurer les conséquences sur la population locale autant que sur les voyageurs saisonniers à la recherche du soleil.

Le virus se répand à travers la nourriture et l'eau contaminées, frappant durement, et de façon passagère, les résidants et les visiteurs séjournant dans les stations balnéaires.

Cette infection, qui représente la hantise des retraités canadiens, peut ruiner les vacances des victimes. Ces dernières peuvent être atteintes de plusieurs malaises, dont une fièvre et des vomissements.

Selon les données de la recherche internationale de l'Agence de la santé publique du Canada échelonnée sur plusieurs années, il appert que, comme plusieurs Canadiens séjournent dans les Caraïbes en hiver, il est important de comprendre les sources de ce problème.

«Identifier les risques potentiels permettra aux professionnels de la santé de ces pays de développer des politiques sanitaires aidant à contrer les maladies reliées à l'adaptation à la nourriture et de réduire les maladies d'origine gastrique et abdominale dans tout le pays», précise la recherche.

Selon un responsable de l'étude, les chercheurs seront en mesure de déterminer l'impact de la tourista sur le système de santé des pays des Caraïbes et sur leurs économies locales.

Éclipsée par des maladies plus graves comme le choléra et le sida, la diarrhée du voyageur ne retient pas l'attention des organismes de santé dans les Caraïbes, soutient Karen Morrison de l'Université de Guelph en Ontario, ajoutant qu'il ne s'agit pas d'une maladie très excitante. Elle demeure pourtant un problème endémique.

Comme le précise Karen Morrison, l'étude a ciblé huit pays soit la Jamaïque, Trinité-et-Tobago, La Dominique, La Grenade, Sainte-Lucie, Les Bermudes et La Barbade.

Le Canada qui a collaboré à une recherche similaire en Amérique latine et à Cuba a fourni également du temps et des connaissances spécialisées au projet actuel en plus de l'aide financière de 55 000$, a souligné Karen Morrison.

Elle prédit d'ailleurs que les efforts mis dans ce projet devraient se répercuter sur l'affluence de touristes canadiens dans ces pays. «En raison des liens solides qui réunissent le Canada et les Caraïbes, je crois que cette étude aura un effet au quotidien, spécialement maintenant, pendant l'hiver, où tout le monde se rend là-bas.»

L'Agence de la santé publique du Canada rappelle que les bactéries, les parasites et les virus se propagent à travers le monde et que certaines parties des Caraïbes sont moins à risques que d'autres. Lorsqu'ils voyagent dans des régions identifiées à certaines maladies, les Canadiens doivent prendre les précautions minimales d'hygiène soit se laver les mains souvent, boire seulement de l'eau en bouteille ou de l'eau purifiée.Le projet de recherche qui doit se terminer en 2013 devrait avoir un effet positif sur le tourisme local, espère une autorité médicale à La Barbade, Joy St. John. «Cela inspirera confiance aux voyageurs et incitera l'industrie touristique et les agences de voyages à recommander La Barbade comme une destination sécuritaire», a déclaré la Dre St. John lors d'une entrevue téléphonique en provenance de son île.

Selon elle, les conditions se sont grandement améliorées depuis quelques années. Elle prédit également que l'étude profitera beaucoup à la collectivité.