Port de pêche et de plaisance, Saint-Malo évoque pour les Québécois la ville du grand navigateur Jacques Cartier. Les rues pavées de la cité maritime française invitent le badaud à la promenade, à l'ombre des remparts, sous les enseignes médiévales des échoppes et des crêperies. Pour quelques jours de plage ou un séjour sur les traces d'ancêtres bretons, Saint-Malo offre ses charmes à qui veut bien y goûter.

Jour 1

8 h : Le Port

Le port de Saint-Malo est le poumon de la ville. On peut s'y balader très tôt le matin pour voir les pêcheurs vendre le fruit de leurs cales poissonneuses. Si, aujourd'hui, les traversiers se succèdent à destination de la Grande-Bretagne et des îles Anglo-Normandes, autrefois d'immenses navires et goélettes y levaient l'ancre pour le Nouveau-Monde. C'est avec la découverte des Amériques et le développement des échanges avec les Indes que Saint-Malo a pris son envol et s'est enrichi considérablement. De nos jours, ce sont les départs des grandes courses transatlantiques (Route du Rhum, Transat Québec-Saint-Malo) qui rassemblent les spectateurs sur ses quais pour admirer les navires bariolés.

11 h : Sur les pas de Jacques Cartier

On pénètre à l'intérieur des murs de la ville (intra-muros) par la Grande Porte sur le quai Saint-Vincent afin de se diriger à travers un dédale de ruelles vers l'imposante cathédrale. Condensé de presque tous les styles d'architecture religieuse, la cathédrale a la particularité d'épouser la pente du rocher sur laquelle elle est a été édifiée. Lourdement touchée lors des derniers bombardements de la Seconde Guerre mondiale, certaines parties de l'édifice ont été reconstruites dans un style très moderne, comme la flèche en granit breton qui s'élève à 72 m. Au centre de la nef, après quelques pas, on peut voir au sol la dalle où Jacques Cartier s'est agenouillé pour une dernière prière avant de traverser l'océan. Sa tombe « moderne » - car sa sépulture n'a été retrouvée qu'en 1949 -  se trouve dans l'une des chapelles au nord du choeur.

Midi : Galettes et compagnie

Kouign-amann, far breton, crustacés et poissons frais taraudent les narines partout dans les rues commerçantes. Mais il faut savoir résister à toutes les enseignes touristiques des restaurants et dénicher une vraie bonne crêperie pour en garder un souvenir gastronomique. Chez Grand-mère Alice, au 5, rue Dinan, on peut examiner, en attendant une table libre, les nombreux objets celtiques qui ornent les murs et le plafond de la salle. À la carte, on opte pour une galette de blé noir bio, une « Malouine » de préférence pour ses saveurs de pétoncles poêlés. Pour les becs sucrés, jetez votre dévolu sur l'incontournable crêpe caramel au beurre salé « fait maison » qui fait tourner plus d'une tête.

14 h : Tour des remparts

Barrière de granit face à la mer, les remparts de Saint-Malo forgent le caractère de la ville. De ces remparts dépassent les toits et les façades, aux fenêtres hautes à petits carreaux, des belles demeures de pierre construites pendant les heures de gloire de la cité. On accède par la porte Saint-Thomas au tour des remparts, une belle promenade qui offre une vue imprenable sur les alentours de Saint-Malo et la côte. En contrebas, on regarde les gens sur la plage Bon-Secours et, plus loin, on a vue sur l'île du Grand Bé où se trouve la tombe de l'écrivain Chateaubriand, accessible à pied à marée basse.

19 h : Soirée rock à la bretonne

Il faut quitter le centre-ville de Saint-Malo pour vivre une soirée aux vraies sonorités celtiques. Direction l'Omnibus, la plus grande salle de concert de la cité. De célèbres groupes de rock breton, ou à consonances bretonnes, y sont passés : Matmatah, Merzhin, Les Ramoneurs de Menhirs, Ministère Magouille, Mes souliers sont rouges.

Photo fournie par la Ville de Saint-Malo

Jour 2

9 h : Sur la plage

Typiques du littoral breton, les côtes malouines se composent de falaises et de baies sablonneuses. Au rythme des marées, on descend sur la plage pour ramasser des coquillages et se balader les pieds dans l'eau. Les habitués préfèrent la plage du Môle pour son intimité, à laquelle on accède par la poterne d'Estrées à l'extrémité sud des remparts. On peut faire le tour de la ville les pieds dans le sable en continuant par deux autres plages, plus familiales.

14 h : Jusqu'à Dinard

Si le crachin breton, cette fine bruine qui peut gâcher une journée, ne montre pas son nez, profitez-en pour sillonner les alentours de Saint-Malo. Depuis le port de plaisance, on prend une navette gratuite à destination de la petite station balnéaire de Dinard. Du bateau, on a une vue saisissante sur la cité corsaire derrière nous, avant d'arriver sur le quai de sa voisine plus tranquille. Ses belles demeures accrochées aux falaises et sa promenade d'autrefois nous font remonter le temps et l'on imagine les enfants du début du XXe siècle avec leurs costumes de bain en tricot. Pour prolonger la balade, on emprunte le GR34 jusqu'à Saint-Malo (12 km) en passant devant les restes des derniers blockhaus allemands de la Seconde Guerre mondiale.

Ville de BD

Pendant trois jours de festival, du 28 au 30 octobre, les amateurs de bande dessinée se régalent en octobre à Saint-Malo. Quai des Bulles est devenu l'un des plus importants rassemblements de dessinateurs et auteurs de BD en France. Cette année, les festivaliers risquent d'être victimes de « skinjackin » dont le concept est de se faire « kidnapper » et se faire dessiner sur le corps des personnages et des bulles animées pour devenir ainsi une page de BD ambulante.

Photo fournie par la Ville de Saint-Malo

La cathédrale Saint-Vincent de Saint-Malo.