Une nouvelle étude révèle qu'il fait mieux vivre pour les femmes dans des villes comme Victoria, Gatineau ou Québec qu'à Edmonton, Calgary et la région de Waterloo, en Ontario.

Victoria se classe en tête de liste de 25 villes canadiennes classées par le Centre canadien de politiques alternatives (CCPA) selon la qualité de vie offerte aux femmes. La recherche démontre qu'il existe encore un fort écart entre les sexes en ce qui a trait à cinq critères étudiés: la sécurité économique, l'éducation, la santé, le leadership et la sécurité personnelle.

Gatineau est au 2e rang du classement, juste devant Québec, alors que Montréal est au 9e rang. Parmi les autres villes classées figurent Halifax (5e), Vancouver (7e),  Ottawa (11e), Toronto (12e), Saint-Jean de Terre-Neuve (15e), Sherbrooke (19e) et Calgary (23e).

Le CCPA, qui se décrit comme un institut de recherche non partisan s'intéressant aux enjeux de justice sociale, économique et environnementale, affirme qu'il souhaitait, avec cette étude, attirer l'attention sur les écarts entre les sexes. L'étude s'appuie sur des données de Statistique Canada.

La responsable de la recherche, Kate McInturff, croit qu'il existe des solutions pour améliorer véritablement la vie des femmes à travers le pays.

Selon Mme McInturff, les villes du Québec sont, en moyenne, plus égalitaires, une performance qu'elle attribue aux politiques québécoises d'équité salariale et de conciliation travail-famille, qui permettent à davantage de femmes de retourner sur le marché du travail après avoir eu des enfants, haussant du même coup le taux d'emploi chez les femmes.

Elle ajoute que les villes qui comptent un plus grand nombre d'employés de l'État affichent un moindre écart entre les conditions de vie des hommes et des femmes, en partie à cause de leur inévitable transparence.

«Les endroits ayant un grand nombre d'employeurs du secteur public réussissent mieux parce qu'ils tiennent compte de ces choses, comme les écarts de salaire, les écarts dans les taux de promotion», explique Mme McInturff. Sa recherche révèle que les résidantes de Gatineau gagnaient 87 cents pour chaque dollar gagné par un homme, ce qui leur donne le plus faible écart salarial entre les sexes au pays.

Cela, selon la chercheuse, met de la pression sur les employés qui savent, par exemple, combien tout le monde gagne.

La mairesse de Victoria, Lisa Helps, ne s'est pas montrée surprise de voir sa ville au sommet du classement. L'an dernier, le CCPA avait placé sa ville en cinquième position. Mme Helps croit que le bond en première place pourrait avoir été causé par l'accent, mis par la Ville, sur la diversité à l'intérieur de la communauté des affaires ou peut-être même par l'élection de la deuxième femme à la mairie, en novembre dernier.

«Tout le monde devrait déménager à Victoria, a-t-elle lancé. Ce qui est unique et frappant à Victoria est son ouverture, de toutes sortes de façons, à la diversité, à l'innovation, à la créativité. Il y a quelque chose ici qui n'existe pas ailleurs au Canada.»

Au bas de la liste se trouvent Edmonton, Calgary et la région de Waterloo, dans le sud-ouest de l'Ontario, à la toute fin.

La conseillère de Calgary, Druh Farrell, s'est dite déçue, mais pas surprise par les résultats. Elle croit que la dépendance de l'Alberta envers l'industrie du pétrole, qui est dominée par les hommes, pourrait expliquer pourquoi Calgary et Edmonton obtiennent un si mauvais classement.