Rouler en groupe, se dépasser, socialiser et recommencer. Les adeptes du vélo qui deviennent membres d'un club cycliste propulsent leur saison sportive à un niveau supérieur. Et ils seraient de plus en plus nombreux à le faire.

Pour tous les types de cyclistes

Portant fièrement les couleurs de leur club, les cyclistes s'agglutinent autour du lieu de rencontre habituel. Les gourdes sont remplies, les poches arrière de maillots sont déformées par des jujubes, des barres et d'autres en-cas pour la route. Au programme de cette sortie de soir de semaine: 70 km sur du plat avec quelques faibles dénivelés pour se mettre en jambes en ce début de saison.

Les cyclistes forment des groupes en fonction de leur vitesse de croisière: 26-28 km/h, 29-32 km/h, 33-35 km/h ou 36 km/h et plus. Les plus rapides s'élancent en premier, à la queue leu leu derrière leur chef de peloton, et c'est parti! Surtout, il ne faut pas tarder afin de ne pas se faire trop devancer par le coucher du soleil.

Les cyclistes qui se joignent à des clubs pour avaler des kilomètres en groupe chaque semaine seraient de plus en plus nombreux au Québec. «Juste dans la région de Montréal, on compte une trentaine de clubs», observe Léo Gagné, directeur technique du volet Cyclisme pour tous à la Fédération québécoise des sports cyclistes (FQSC) et encadreur d'événements cyclistes. «Les clubs sont très variés et on en retrouve un peu partout dans la province, que ce soit dans le Bas-Saint-Laurent, à Matane ou à Rivière-du-Loup.»

Pour la sécurité et la camaraderie

Les sportifs sur deux roues adhèrent à ces organisations parce qu'ils sont souvent las de rouler en solo, croit Léo Gagné qui roule au sein de trois clubs cyclistes, dont le club Garneau Québec. «Outre le sentiment très sécurisant de rouler en groupe, ils y trouvent de nombreux avantages comme un encadrement très structuré avec des parcours balisés, alors que bien souvent, les cyclistes ne savent plus où rouler.»

«La camaraderie est un autre aspect très recherché: des amitiés se forment naturellement au sein d'une communauté de sportifs qui partagent la même passion.»

En début de saison, de nombreux clubs cyclistes offrent des formations à leurs nouveaux membres afin de les initier aux techniques de changement de vitesse, de virage, de montée ou de descente. La plupart des clubs à vocation cyclosportive organisent également une formation pour apprendre à rouler en peloton. «La formation d'un groupe en file indienne permet de rouler à une vitesse supérieure et de parcourir des distances plus grandes qu'en solo, explique l'expert. La proximité entre les vélos crée un effet d'aspiration qui réduit l'effort de pédalage. Lorsqu'il est bien formé, le peloton permet d'améliorer l'image du cyclisme sur la route, en plus d'assurer un effet de protection sur l'ensemble des cyclistes qui utilisent des signes pour indiquer les prochaines manoeuvres ou les dangers imminents, comme un trou.»

Randonneur, touriste ou sportif?

Les clubs cyclistes sur route amateurs se divisent en trois grandes catégories: les clubs de randonnée, qui privilégient les pistes cyclables et les courtes distances; les clubs de cyclotourisme, dont les sorties sont plus contemplatives et orientées vers les destinations touristiques; et les clubs cyclosportifs, qui offrent à leurs membres de s'entraîner en peloton dans des groupes de vitesses définis, souvent en compagnie d'encadreurs (chefs de peloton). Il existe également des clubs de compétition où des qualifications préalables sont généralement exigées.

«L'idéal serait de choisir un club qui reflète nos valeurs et notre principal objectif, si l'on cherche à socialiser à travers le sport ou à s'entraîner plus sérieusement, chaque club ayant un penchant plus marqué pour l'un ou pour l'autre, suggère Léo Gagné. Le choix devrait aussi se faire en fonction du type de sorties qui convient à notre horaire, puisque les calendriers varient énormément d'un club à l'autre.»

En selle!

Un peu partout au Québec, on compterait près de 130 clubs cyclistes prenant d'assaut les routes durant la belle saison. Voici certains clubs parmi les plus connus ou parmi ceux qui se démarquent. 

Club cycliste Cycle Pop (Montréal)

Membres: 250

Ce club cyclosportif ne ménage aucun effort en début de saison pour former ses nouveaux membres. «On donne la chance à tout le monde ayant une forme physique de base, explique le président du club, Robert Voyer. On s'assure qu'ils s'intègrent à un groupe et qu'ils progressent toute la saison.» Avec son «Clubhouse», quartier général où les membres se réunissent avant et après les sorties en semaine pour boire et manger, le club affirme son penchant social, amical et épicurien. Pédalant principalement à Montréal et sur ses deux rives, le club organise des sorties mensuelles extérieures ainsi que des voyages. L'Espagne, l'Angleterre et un aller-retour Montréal-New York sont au programme cet été.

Club Explo Tour (Montréal)

Membres: 350

Fondé en 1990, ce club de cyclotourisme se spécialise dans l'organisation de randonnées d'une journée dans les régions de Lanaudière, de la Montérégie, des Cantons-de-l'Est, du Centre-du-Québec, des Laurentides, de même qu'en Ontario et aux États-Unis. Les membres se voient offrir le transport de leur lunch et de leurs effets personnels, ainsi qu'un encadrement sur route (camion-remorque) et sur deux roues. Chaque cycliste est libre de rouler en solo ou en groupe, à sa vitesse et sur l'un des trois parcours offerts. «C'est un club plus contemplatif que sportif, quoique nous ayons aussi des cyclistes très rapides qui roulent en peloton, indique Normand Pesant, conseiller aux circuits. Les trajets sont choisis en fonction de la beauté des paysages et des parcours.»

Club Les Cyclopétards (Montréal, Estrie, Québec, Mauricie, Montégérie)

Membres: 320

Cette année, le club cyclosportif Les Cyclopétards fête son 10e anniversaire et poursuit sa mission de promouvoir le cyclisme féminin afin d'augmenter sa visibilité. Présent dans plusieurs régions, le club réunit des cyclistes de niveau débutant à professionnel facilement reconnaissables à leur maillot vert. «Les femmes apprennent les techniques de base du cyclisme, y développent des amitiés et se perfectionnent entre elles, ce qui leur permet souvent de progresser plus rapidement que dans des groupes mixtes où la compétition est souvent forte», énonce Chantal Dunn, présidente du club. Si les hommes sont toujours les bienvenus, ils se font plutôt rares au sein de cette bande de filles.

Association cycliste en développement des affaires (Montréal)

Membres: 350

À l'instar du Regroupement d'affaires à vélo (RAV) situé à Québec, l'Association cycliste en développement des affaires (ACDA) est un club réunissant des gens d'affaires qui participent à des sorties cyclosportives afin de tisser ou de consolider des relations d'affaires. Cinq fois par année, les membres prennent part à une sortie de 60 à 85 km en périphérie de Montréal, suivie d'un 5 à 7 et d'un souper. Les sportifs sont accompagnés d'un véhicule de soutien, de même que par des cyclistes encadreurs. La 21e saison de l'ACDA se déroulera sur la thème de la femme. «Nous avons mis sur pied un comité pour recruter un plus grand nombre de femmes et ça a porté ses fruits puisque notre ratio est passé de 25 à 30 %», se réjouit Pierre Gagnon, cofondateur du club.

Club cycliste Espoirs de Laval (Laval)

Membres: 150

Fondé en 1968, ce club de compétition sur route et sur piste se spécialise dans le développement des jeunes athlètes de 5 à 17 ans. «Nos groupes d'entraînement sont conçus en fonction des habiletés et des performances des jeunes afin que chacun puisse suivre et progresser, précise le président, Jean Beaudoin. Les entraînements et les compétitions demeurent très ludiques avec des parcours d'habiletés, des jeux et des défis.» L'objectif: développer des athlètes complets. «Les objectifs sont fixés en fonction de l'âge de chacun, ajoute-t-il. On ne veut surtout pas les décourager, mais plutôt faire en sorte que le sport demeure présent toute leur vie.» Le volet élite du club entraîne pour sa part des athlètes élites juniors (18-19 ans) et seniors (20-22 ans).

Club Vélo Passion (Basses-Laurentides)

Membres: 730

Plaisir, entraide et sécurité sont les trois valeurs fondamentales de ce club cyclosportif qui exige de ses nouveaux membres une vitesse moyenne de 25 km/h. En pleine saison, les distances parcourues sont de 100 à 150 km par sortie. «Le volet social est très développé avec plusieurs activités, comme l'épluchette de blé d'Inde, un contre-la-montre en équipe ou la randonnée du président», souligne Serge Comtois, président du club. La saison culmine avec la Grande Virée Repentigny-Québec: 248 km en une journée. Explorant principalement les régions des Basses-Laurentides, mais aussi d'autres régions du Québec, de l'Ontario et du nord-est des États-Unis, le club qui en est à sa 35e saison exige une formation obligatoire pour tous ses nouveaux membres.

Club cycliste C2 (Chaudière-Appalaches)

Membres: 90

Après seulement une saison, ce nouveau club a su se tailler la réputation d'une organisation structurée et ultrasécuritaire. La Fédération québécoise des sports cyclistes l'a souligné en lui remettant le titre de regroupement de l'année 2016 dans la catégorie Cyclisme pour tous. «Les pelotons sont limités à sept personnes et ce sont les encadreurs certifiés qui prévoient les coups, énonce le directeur technique, Reynald Martin. Les membres peuvent venir profiter d'une sortie la tête en paix.» Avec quelque 10 500 km de tracés disponibles pour ses membres, le club qui évolue dans le région de Lévis-Lotbinière-Saint-Agapit ne refait jamais le même circuit durant l'été.

Club de cyclisme Le Suroît (Montérégie)

Membres: 250

Avec sa campagne calme, son chemin du Fleuve et ses beaux parcours en direction d'Oka, de Rigaud ou d'Hawkesbury, le pays du Suroît a beaucoup à offrir aux membres de ce club. Depuis sa fondation en 1988, un bel esprit de collégialité s'est instauré entre les commerçants locaux et les adeptes de vélo qui sont les bienvenus pour les arrêts toilettes, repas ou ravitaillement. Le club offre de la formation aux novices et permet aux familles de s'inscrire en groupe avec leurs jeunes de 16 ans et plus. «Il règne un bel esprit d'amitié, d'entraide et d'encouragement entre les membres, dont le niveau varie énormément, mentionne Benoît Élie, président du club. La moyenne d'âge se situe à environ 40 ans, notre doyen étant âgé de 70 ans.»

Club Vélo Plaisirs (Outaouais)

Membres: 625

Avec ses volets randonneurs, touristes et sportifs, le club Vélo Plaisirs couvre toutes les catégories de cyclistes sur route de 18 ans et plus. Si tous les volets offrent des sorties hebdomadaires, seul le volet sportifs comprend des entraînements réguliers et structurés dans le montagneux parc de la Gatineau. De quoi mettre les cyclistes en jambes dès le début de la saison! Les trois classiques annuelles convient tous les membres à des week-ends avec coucher à l'extérieur. «C'est un club de vélo récréatif non compétitif qui permet néanmoins à certains de s'entraîner sérieusement pour des événements cyclosportifs», assure Luc Pelland, président de Vélo Plaisirs. Différents ateliers sont offerts en début de saison.

PHOTO FOURNIE PAR LE CLUB EXPLO TOUR

Club Explo Tour