L'ancien combattant Christian McEachern avait épuisé les ressources d'aide psychologique contre le syndrome de stress post-traumatique lorsque, en s'asseyant sur le bord de la rivière Columbia au cours d'une randonnée en Colombie-Britannique, il a finalement trouvé la paix.

«J'ai commencé à rapidement réaliser, lorsque j'étais là-bas, en forêt, que j'étais encore capable d'accomplir tout cela, dit-il en entrevue. Je reprenais confiance alors que j'étais dehors. C'était génial. Nous avons vraiment besoin de quelque chose comme ça pour les vétérans, histoire de les faire sortir.»

«Pourquoi la thérapie de groupe doit-elle avoir lieu dans un environnement clinique, ou dans un hôpital?»

Cette situation a eu lieu il y a neuf ans. M. McEachern, désormais âgé de 44 ans, ne fait plus partie des Forces canadiennes depuis qu'il a obtenu une libération honorable en 2001. Il paie cependant toujours le prix psychologique du stress intense découlant des missions de paix en ex-Yougoslavie et en Ouganda. Des cauchemars hantent toujours ses nuits. Mais cet homme, tout comme un nombre croissant d'ex-combattants, trouve du réconfort dans des programmes de retour à la nature, comme le fait de prendre soin de chevaux, de jardiner ou encore de se mettre à l'agriculture. Ils réclament également plus de soutien de la part de l'armée pour des thérapies qui, disent-ils, sont un ajout essentiel à des médicaments traditionnels et des systèmes de suivi psychologique.

«Vous devez carrément apprendre à vous arrêter et à respirer l'odeur des fleurs, et trouver les aspects positifs de la vie, dit M. McEachern. Ce n'est pas facile à faire lorsque vous êtes au fin fond d'un gouffre de désespoir.»

«Mais pour moi, la nature m'a donné le bien-être nécessaire pour la journée. Peu importe l'horreur de mes nuits, je peux me lever le matin et regarder à l'extérieur, et mes chevaux sont de l'autre côté de la route.»

Ce vétéran vient de terminer une formation pour se spécialiser en soins d'urgence pour les chevaux. Il aimerait faire connaître des programmes tels que Can Praxis, qui utilise une thérapie équestre pour abattre les murs nuisant à la communication entre les ex-combattants et leurs familles, alors qu'ils travaillent avec des chevaux à Rocky Mountain House, en Alberta.

«C'est encore un peu délicat, mais je dirais qu'environ les trois quarts de l'armée canadienne sont d'accord, et ils envoient leurs vétérans» participer au programme privé, mentionne M. McEachern. «Cela ne fonctionne pas dans l'ouest pour une raison inconnue. Les gars n'ont pas eu l'autorisation en raison de la chaîne de commandement.»

Steve Critchley, cofondateur de Can Praxis et ancien membre des forces armées, explique que la 3e Division canadienne, le commandement terrestre qui regroupe l'ouest du pays, n'a pas référé ses membres malgré des appuis offerts ailleurs au sein de l'appareil militaire.

La Défense nationale n'a pas rappelé La Presse Canadienne à ce sujet.

Stephanie Westlund, auteure du nouveau livre Field Exercises: How Veterans are Healing Themselves Through Farming and Outdoor Activities, rapporte plusieurs cas couronnés de succès au Canada et aux États-Unis.