Votre bière préférée contient-elle des ingrédients dangereux? Un texte au ton alarmiste qui circule sur les réseaux sociaux depuis quelques semaines le proclame. Le nutritionniste Bernard Lavallée départage le vrai du faux.

Prenez-vous une Corona ou une Budweiser pendant vos barbecues ensoleillés? Si oui, il vous faut tout de suite arrêter, si l'on en croit un texte qui circule abondamment sur le réseau social Facebook depuis le début du printemps et qui a même fait réagir le géant de la bière Anheuser-Busch.

L'article en question, relayé par de nombreux blogues intéressés par l'alimentation, fait craindre le pire en dressant une liste d'ingrédients «dangereux» qui se retrouveraient «fréquemment» dans des bières aussi répandues que les Budweiser, Guinness, Newcastle, Corona Extra, Pabst Blue Ribbon et bien d'autres.

Des publications alarmistes, Bernard Lavallée, nutritionniste et auteur du blogue Le nutritionniste urbain, en voit passer beaucoup. S'y intéresser et, le cas échéant, les contrecarrer fait partie de son boulot. «On essaie d'outiller les consommateurs afin qu'ils puissent reconnaître ce qu'est une source fiable en alimentation et en nutrition», dit-il.

Des additifs nocifs?

«Dans la vie, il n'y a aucun aliment qui peut vous tuer si vous en consommez de façon modérée. Il n'y a aucun aliment qu'on doit complètement retirer de notre alimentation, même pas le Big Mac. Je ne vous recommanderais pas d'en manger, mais il ne faut pas en avoir peur», assure-t-il, tout en déplorant l'absence d'étiquetage sur les bières.

Oui, les bières sont susceptibles de contenir des additifs alimentaires tels que le propylène glycol, la carraghénane ou le sirop de maïs à haute teneur en fructose. En très petites quantités, toutefois. Bernard Lavallée précise par ailleurs qu'ils sont approuvés par Santé Canada et que si certains prétendent qu'ils sont dangereux pour la santé, c'est que les rats en reçoivent parfois de grandes quantités afin d'établir le niveau auquel ces agents provoquent des effets secondaires dans le processus visant à déterminer les doses acceptables pour les êtres humains.

Il recommande d'ailleurs de consommer des aliments qui contiennent peu d'ingrédients. Bref, de rester au plus près du «produit», comme diraient les juges de l'émission Les chefs!

Et les OMG

L'autre élément sur lequel insiste le texte, c'est la présence d'aliments génétiquement modifiés (OGM) dans la bière. Bernard Lavallée affirme que l'ensemble des études réalisées à ce jour n'a pas fait la preuve de la nocivité des OGM. «Mais d'un point de vue environnemental et éthique, il y a des questions qui se posent, et l'étiquetage permettrait aux gens de choisir.»

«Dans ce cas-ci, on parle de bière, et c'est important de le souligner, poursuit-il. On n'est pas censé en consommer en quantités astronomiques dans la vie. Je pense que les gens devraient se préoccuper de bien d'autres aspects de leur alimentation que de la présence d'OGM dans la bière.»

Le géant Anheuser-Busch, propriétaire de la marque Budweiser et d'autres mentionnées dans le texte qui circule sur l'internet, a décidé de publier la liste des ingrédients contenus dans ses bières sur un site qui lui appartient. La société ne divulguera toutefois pas la liste des ingrédients de tous ses produits d'un seul coup.

> Consultez le site Tap Into Your Beer