À l'aube de 2014, nous avons tenté de dégager les principales tendances qui marqueront cette nouvelle année en regard de nos habitudes de vie. Un tour d'horizon rapide que nous espérons néanmoins éclairant. Cette année se déroulera, prévoit-on, sur le thème de la simplicité et du mieux-être.

SPONTANÉITÉ

« Les enfants jouent beaucoup moins dehors qu'autrefois. On assiste néanmoins à un retour du balancier timide mais réel, dit Francis Gilbert, président de la Fédération des kinésiologues du Québec. On voit un peu plus de participation spontanée, avec ou sans adultes. Par exemple, des amis se rassemblent et jouent au soccer. » Les parents, qui veulent servir de modèles, s'activent eux aussi de plus en plus. « Au lieu d'être uniquement les accompagnateurs et les chauffeurs de leurs enfants pour les activités sportives, ils deviennent eux aussi participants. Ils bougent avec eux. »

SIMPLICITÉ DANS L'ASSIETTE

On range le pèse-personne et on mange sainement sans en faire une obsession. Après n'avoir juré que par les cures de détox, l'alimentation vivante, les régimes paléolithique ou sans gluten, on misera en 2014 sur le gros bon sens : on souhaitera consommer des aliments frais, complets et variés... pour notre santé et le plaisir de nos papilles !

SPORT VIRAL

Les réseaux sociaux teintent de plus en plus la pratique d'activités physiques. « Les gens publient en direct ce qu'ils réalisent comme entraînement, comme défi, dit Francis Gilbert. Ça devient viral et ça crée un effet d'entraînement. On démarre des groupes, on sollicite la participation des amis à tel événement, etc. » 

AU COEUR DE L'E-SANTÉ

« Aux États-Unis, parmi les personnes qui ont un téléphone intelligent, la moitié vont rechercher de l'information sur la santé et une sur cinq va utiliser une application santé de type mise en forme ludique », indique Christine Thoër, professeure au département de communication sociale et publique de l'UQAM et chercheuse à ComSanté. L'avenir passe également par la multiplication d'applications plus spécialisées - mesure de la tension artérielle, prise de médicaments, etc. - qui favorisent la responsabilisation du patient. En 2014, Capsana (anciennement Acti-Menu) lancera en ce sens une application à l'aide de laquelle les patients pourront mieux se préparer avant une consultation médicale. « Plus ils auront les bons outils, plus les patients se responsabiliseront à l'égard de leur santé », note la professeure.

GROSSES SUEURS

En 2014, le pilates, la zumba et la course à pied minimaliste ne seront plus dans le coup. Selon un sondage de l'American College of Sports Medicine auprès de 3815 professionnels, les tendances pour cette année tournent plutôt autour de l'entraînement de haute intensité avec intervalles, comme le Cross Fit et le P90X. L'entraînement de musculation sans poids et haltères, avec le poids du corps, aura également la cote. Les activités en plein air, dont la course à pied, déjà bien présente, seront également très populaires.

PRÉVENTION

« Il y a un "momentum" particulier au Québec. Selon toute vraisemblance, le gouvernement devrait proposer une politique nationale de prévention dès janvier. Les priorités de santé ne trouvent pas leurs causes et leurs solutions exclusivement dans le système de la santé », dit Luc Boileau, président-directeur général de l'Institut national de santé publique du Québec (INSPQ). « On a frappé un mur, ça nous réveille, dit Sylvie Bernier, porte-parole de Québec en forme. Les décideurs sont de plus en plus réceptifs. Les gens doivent se prendre en main, mais on doit leur faciliter la tâche, par exemple en multipliant les pistes cyclables, en éclairant les parcs le soir, en offrant une alimentation santé à l'école, dans les arénas, etc. Pour que ça marche, il faut que cette vision vienne du plus haut niveau. »

VERS L'ÉQUILIBRE

L'INSPQ vient de publier un avis scientifique sur la conciliation travail-famille et la santé, ce qui signifie du coup qu'il considère cette problématique comme un enjeu de santé publique. Est-ce que les patrons seront plus conscientisés en 2014 ? Moins de la moitié des employeurs offrent des programmes d'équilibre travail et vie personnelle. Le Québec fait un peu mieux que le reste du Canada, selon le Groupe Entreprises en santé, mais il reste beaucoup à faire. Le télétravail est étonnamment en baisse, mais les horaires flexibles sont plus souvent proposés. Les mères québécoises qui travaillent à temps plein sont majoritairement dépassées : 63 % ont « souvent l'impression » de ne pas avoir accompli ce qu'elles voulaient faire et « 68 % s'inquiètent de ne pas consacrer assez de temps à leur famille ou à leurs amis », écrivait le 2 décembre notre collègue Marie Allard. À suivre.

ÊTRE ZEN

De plus en plus de gens - et d'établissements de santé ! - se tournent vers la méditation comme méthode de réduction du stress. Plus de 700 cliniques, hôpitaux et centres dans le monde utilisent la technique mise au point par Jon Kabat-Zinn, docteur en biologie moléculaire et professeur de médecine à l'Université du Massachusetts. Il a conçu des ateliers de réduction du stress grâce à la méditation de pleine conscience, qui met de l'avant l'importance du moment présent. À l'Institut de cardiologie de Montréal, le Dr Robert Béliveau anime des ateliers de réduction du stress. Dans un premier temps, il propose de marquer une pause. « Le matin, prenez le temps de contempler et d'apprécier la vie. Profitez-en pour respirer », nous a-t-il dit en novembre. La méditation n'est pas à la portée de tous, avoue-t-il, mais elle s'apprend. Ça vaut le coup d'essayer, puisqu'elle a plusieurs effets bénéfiques avérés sur la santé !