Même si le studio MissFit Montréal n'a pas encore deux bougies sur son gâteau d'anniversaire, il a déjà été adopté par nombre de Montréalaises désireuses de sculpter leur silhouette dans un environnement destiné aux femmes... mais qui est loin de faire dans la dentelle.

Passionnée d'entraînement physique, Stéfanie Derome a été entraîneuse chez Énergie Cardio ainsi que pour des équipes de volleyball et basketball, en plus d'avoir fait ses études en éducation physique à l'UQAM. C'est durant cette période qu'elle met sur pied des bootcamps extérieurs, destinés d'abord à ses amies et collègues de travail. MissFit était né.

«La société évolue, mais je trouve que le monde de l'entraînement n'a pas évolué avec la femme actuelle. Je suis une fille compétitive et j'aime les entraînements qui me font me dépasser, mais je ne retrouvais pas une offre qui me rejoignait. Le concept de mes bootcamps, c'était : on se défonce! Ce n'est pas de l'entraînement pour femmes, mais de l'entraînement pour hommes, adapté aux femmes.»

L'été suivant, d'une vingtaine d'adeptes, Stéfanie se retrouve avec une cinquantaine de filles motivées par son approche différente de l'entraînement. «Je poussais ces filles au maximum, comme j'aurais poussé des gars! J'ai vu qu'elles avaient des résultats et que mon approche fonctionnait», raconte la jeune femme de 27 ans.

En janvier 2012, lorsqu'elle a l'occasion de louer un local sur Saint-Laurent, elle n'hésite pas une seconde. Le succès est tel qu'elle vient tout juste de louer le local adjacent au sien, et qu'elle entamera bientôt des travaux pour agrandir son studio et y ajouter un bar santé et des salles de consultation.

«Girl power»

Le MissFit a fait de son leitmotiv l'idée que les filles peuvent se défoncer à l'entraînement, être compétitives, fortes et puissantes comme un homme, mais dans un environnement qui prend en compte leur physionomie. «Nos cours sont adaptés pour la femme, pour qu'elle ne devienne pas trop musclée. Elle peut profiter d'un entraînement qui est court, intense, coaché et où elle peut soulever de gros poids», précise Stéfanie.

Pour s'assurer que ses clientes ne prennent pas de masses musculaires indésirables, le MissFit alterne, sur un horaire de neuf jours, les cours (appelés WOD pour «workout of the day») d'haltérophilie avec d'autres axés sur les poids légers, le cardio, les mouvements de gymnastique, etc.. «On s'assure de rester dans une zone d'entraînement qui favorise l'endurance, avec des répétitions de 15 et plus. Ainsi, on travaille la perte de gras tout en tonifiant le muscle, mais sans jamais l'hypertrophier [le gonfler]. De plus, la combinaison de musculation et de cardio va donner un choc au corps, et c'est ce qui donne des résultats», avance-t-elle.

La clientèle du MissFit est principalement composée de femmes qui veulent se remettre en forme et perdre du poids. Parmi elles, plusieurs n'ont jamais mis les pieds dans un gym. Même s'il est vrai que d'autres abonnées participent à des compétitions de CrossFit, pour la propriétaire, son studio demeure avant tout un endroit pour «madame Tout-le-Monde». «Notre but n'est pas de développer des athlètes, même si les filles qui ont fait du sport de haut niveau peuvent trouver ici de nouveaux défis. Notre approche est semi-privée: si une fille ne peut pas faire un exercice, on va l'adapter ou même le changer pour elle. Nous faisons de même avec les femmes enceintes ou qui viennent d'accoucher.»

Un homme pourrait sans aucun doute profiter des entraînements du MissFit, mais l'endroit est bel et bien réservé aux femmes (sauf lors des entraînements «couple» du samedi, où les abonnées peuvent inviter leur copain). Une idée à laquelle tient la propriétaire: « Le concept du MissFit, c'est de se dépasser, mais dans un environnement où les filles ne sont pas intimidées par la présence d'autres gars et où il n'y a pas de discrimination.»

Photo Bénédicte Millaud, La Presse

« Le MissFit a surtout changé ma perception par rapport à l'exercice. Avant, je trouvais vraiment difficile de m'investir sur une base régulière. Mais maintenant que j'ai trouvé ce que j'ai vraiment envie de faire, ce n'est plus le cas, cela me vient naturellement. C'est ma nouvelle passion !  », explique Catherine, adepte du MissFit.

Un esprit de communauté

Plus qu'un endroit accueillant, où les filles vont suer à grosses gouttes sans se préoccuper du regard masculin, c'est un véritable esprit de communauté qu'a réussi à créer le MissFit. D'abord, avec quelques règlements: «Quand une nouvelle arrive, chaque fille doit aller se présenter, sinon, c'est 10 "burpees" [un exercice de musculation]! Les liens et amitiés se forment assez rapidement», assure-t-elle.

La jeune femme est aussi passée maître dans l'art du 2.0. Que ce soit sur Facebook, Twitter ou Instagram, elle publie des photos, crée des concours ou annonce les défis du mois, que ce soit le défi manger paléo, smoothies verts ou perte de poids. «Les filles peuvent ajouter les photos avec le #missfitchallenge et être vues par les autres sur les réseaux sociaux. Cela crée un esprit de communauté, en plus d'être motivant!»

Photo Bénédicte Millaud, La Presse

Le MissFit convient aux femmes qui veulent se remettre en forme, perdre du poids ou raffermir leur corps. Leurs copains sont les bienvenus le dimanche et les jeunes mamans peuvent amener leurs enfants lors des séances matinales spéciales.