Au début des années 90, la clinique Themba Lethu en Afrique du Sud pouvait seulement traiter des patients atteints du VIH/SIDA pour des maladies opportunistes. Plusieurs venaient à la clinique en fauteuil roulant et continuaient d'y venir jusqu'à leur décès.

Deux décennies plus tard, la clinique est devenue le centre de traitements antirétroviraux (ARV) le plus important du pays et traite entre 600 et 800 patients par jour provenant de tout le sud de l'Afrique. Ceux qui y arrivent en fauteuil roulant, parfois à l'article de la mort, obtiennent des médicaments essentiels et retrouvent souvent la santé et marchent à nouveau au bout de quelques semaines.

Sue Roberts, qui travaille à a clinique depuis son ouverture en 1992, confie que les ARV sont appelés les «médicaments de Lazare, parce que les gens qui les prennent se lèvent et marchent.»

Elle raconte l'histoire d'une patiente confinée à un fauteuil roulant qui s'était fait pousser sur trois kilomètres pour venir à la clinique sans payer la course de taxi. Deux semaines plus tard, elle a pu se rendre à pied à la clinique.

De tels récits d'espoir et de progrès se trouvent facilement à la Journée mondiale du SIDA de 2012. Les décès dus à des causes reliées à la maladie en Afrique subsaharienne ont chuté de 32 pour cent, passant de 1,8 million en 2005 à 1,2 million en 2011, selon le dernier rapport de l'organisme des Nations Unies pour la lutte contre le SIDA, ONUSIDA.

Alors que des gens partout sur la terre célèbrent une réduction du taux d'infection au VIH, la croissance de la clinique Themba Lethu, une des seules à ouvrir il y a 20 ans, reflète les changements dans le traitement de la maladie.

Elle démontre également comment l'attitude face au VIH/SIDA a évolué en Afrique du Sud. Le pays compte 5,6 millions de personnes infectées au VIH, le plus grand nombre au monde, et les taux d'infection et les préjugés demeurent toutefois importants.

Au cours des deux dernières années, l'Afrique du Sud a augmenté le nombre de personnes traitées pour des infections au VIH de 75 pour cent, selon l'ONUSIDA, et les infections ont chuté de plus de 50 000 pendant ces deux années.

L'Afrique du Sud a également augmenté ses dépenses sur le SIDA à 1,6 milliard, le plus important montant de tous les pays à moyens et faibles revenus, selon l'organisme.