Les communautés autochtones demeurent aux prises avec de graves problèmes sociosanitaires, malgré certaines améliorations.

La deuxième phase de l'enquête régionale sur la santé des Premières Nations, présentée mercredi à Montréal, démontre que les problèmes d'alcoolisme et de toxicomanie, de logement et de santé demeurent criants au sein de ces communautés.

Fait à noter, 80 pour cent des autochtones âgés de 12 ans et plus estiment que l'alcoolisme et la toxicomanie sont les principales difficultés de leurs communautés.

La consommation de cannabis et de cocaïne est en hausse et l'enquête fait état d'une utilisation de drogue chez 40 pour cent des autochtones, comparativement à 13 pour cent dans la population québécoise en général.

Quant à l'alcool, bien que la proportion de consommateurs soit moins élevée chez les autochtones (68 pour cent) que dans l'ensemble du Québec (83 pour cent), la consommation excessive est deux fois plus fréquente (40 pour cent contre 18,5 pour cent) chez les autochtones.

Le tabagisme demeure endémique au sein des populations autochtones, alors que la proportion de fumeurs varie de 53 à 65 pour cent selon la tranche d'âge chez les 15 à 64 ans. En contrepartie, on note une diminution de cette proportion entre 2002 et 2008 chez les jeunes de 15 à 24 ans.

Parmi les autres problèmes constatés par l'enquête, on note que l'insécurité alimentaire touche un adulte avec enfant sur trois. La consommation de malbouffe est importante et l'incidence d'obésité est en hausse, ce qui entraîne une incidence de diabète beaucoup plus élevée que dans le reste de la population.

L'enquête révèle également une diminution dans la qualité des logements des populations autochtones, près d'une personne sur dix vivant dans un logement surpeuplé et plus d'une sur trois devant composer avec des moisissures.

L'indice de détresse psychologique est également très élevé, particulièrement chez les jeunes.

Parmi les pistes de solutions proposées par les auteurs de l'enquête, l'éducation vient au premier rang. On note à ce sujet que moins de la moitié de la population autochtone adulte détient un diplôme d'études secondaires.

Une meilleure promotion des saines habitudes de vie, la mise sur pied de services sociosanitaires adaptés aux milieux autochtones et la transmission des savoirs traditionnels afin d'améliorer l'estime de soi sont également proposées parmi les avenues d'amélioration.

La deuxième phase de l'enquête régionale sur la santé des Premières Nations a été menée auprès de 21 communautés de huit nations. En tout, 2691 entrevues ont été réalisées entre septembre 2008 et février 2010.