L'une des applications pratiques les plus immédiates des «guerres du cerveau» pourrait aider les enfants souffrant de trouble déficitaire de l'attention avec ou sans hyperactivité (TDAH).

La technique du «neurofeedback» sera bientôt testée aux États-Unis, et les résultats préliminaires sont prometteurs. «L'idée est que le trouble est dû à un manque de certaines ondes cérébrales, explique Mario Beauregard. On veut favoriser la production de ces ondes. Le patient voit en direct son activité cérébrale et peut influencer quelles ondes seront produites. Un traitement par année suffirait. Nous venons de terminer une étude qui montre qu'il y a un effet sur la matière grise du cerveau. Ma femme est neuropsychologue et l'utilise, avec les outils traditionnels, pour les diagnostics de TDAH.»

Le chercheur qui dirige l'étude américaine, Nicholas Lofthouse, de l'Université d'État de l'Ohio, indique que le «neurofeedback» serait particulièrement intéressant pour les patients qui ne répondent pas à la médication (un tiers des cas) et pour les adolescents, qui délaissent souvent la médication par rébellion. Entre 12 et 17 ans, la proportion des patients sous médication passe de 65% à 30%, selon le psychiatre de l'Ohio.