À ceux qui ont pris en début d'année la résolution de se tenir en forme, le salon mondial de l'électronique grand public a proposé des dizaines de solutions, sous forme généralement d'appareils reliés à internet pour suivre et analyser leurs efforts.

Certains sont des appareils haut de gamme destinés à des athlètes confirmés, mais la plupart visent seulement à encourager les mobinautes à se lever du canapé.

Sally Edwards, fondatrice et directrice de Heart Zones, un fabricant de moniteurs cardiaques, estime que seulement 10% des Américains font de l'exercice sans qu'on ait besoin de le leur rappeler, et 10% n'arriveront tout simplement jamais à quitter leur canapé, ce qui laisse 80% de la population qui sait qu'elle doit se remuer.

«Il s'agit bien des 80%», note Jeff Holove, le patron de la société Basis, qui vend des bracelets permettant de mesurer le rythme cardiaque, les calories brûlées et les habitudes de sommeil.

«Il s'agit d'aider les gens à vivre mieux», ajoute M. Holove, en fournissant aux consommateurs «l'expérience, le produit, l'outil qui leur permettra d'atteindre les résultats qu'ils recherchent». En revanche, «il ne s'agit pas de maximiser l'exercice physique ou une performance sportive».

Selon la CEA, l'association organisatrice du salon qui s'est refermé vendredi à Las Vegas (Nevada, ouest des Etats-Unis), l'industrie du sport et de la remise en forme représente un chiffre d'affaires annuel de 70 milliards de dollars aux Etats-Unis.

«C'est une catégorie en pleine explosion», selon M. Holove, qui note que des professionnels de la santé comme les entreprises sont très intéressés.

«On voit beaucoup d'intérêt de la part d'organismes qui voudraient voir la santé des gens s'améliorer, ce qui abaissera les coûts de santé», dit-il.

L'un des pionniers du secteur, le Finlandais Polar, propose des capteurs portables vendus de 50 à 450 dollars.

«Il s'agit de fournir un service du type de celui que fournirait un entraîneur», explique un directeur produit de Polar Electro Group, Marco Suvilaakso.

«Nous aidons les gens à comprendre comment s'entraîner, avec quelle intensité, quand s'entraîner, quand y aller à fond, quand relâcher l'effort», ajoute-t-il. «En leur fournissant les outils qui leur permettent de faire connaître leurs performances, on les aide à rester motivés.»

«Nous avons lancé tout ce segment», précise-t-il. «On a démarré au début des années 1980, nous étions comme une voix solitaire perdue dans les bois. Donc d'une certaine façon c'est vraiment bien de voir que tout un marché s'éveille.»

Ivo Stivoric, directeur de la technologie chez BodyMedia, qui fait des bracelets comprenant plusieurs capteurs censés accélérer la perte de poids, souligne que baisser les prix sera essentiel pour vraiment populariser ces équipements. «C'est l'une des choses sur lesquelles on travaille vraiment, dans ce secteur.»

Les bracelets de BodyMedia coûtent de 149 à 170 dollars, mais l'entreprise travaille aussi à un timbre, ou patch, jetable: «ce sera un outil d'essai à bas prix pour que les gens s'essaient au monitoring».

La société Striiv offre un autre type d'équipement relativement bon marché, à 99 dollars, que son patron David Wang décrit comme «un entraîneur dans la poche».

Le Striiv, équipé d'un écran tactile couleur plus petit que celui d'un téléphone, est un podomètre qui compte le nombre de pas franchis dans une journée, avec un système de points à gagner, d'objectifs à atteindre et de défis à se fixer.

«C'est la première fois que l'électronique peut changer la santé, changer la vie des gens», s'enthousiasme M. Wang, «c'est fantastique».