Des chercheurs américains ont découvert que les souches de VIH-1 retrouvées dans le sang différaient de celles du sperme, ce qui sous-entend que le virus «change» dans le corps. Leurs travaux doivent être publiés le 19 août dans l'édition en ligne de la revue PLoS Pathogens.

Selon Avert, une ONG sur le sida, les virus VIH-1 et VIH-2 sont «transmis par le contact sexuel, le sang et de la mère à l'enfant, et ils semblent provoquer un sida indifférenciable cliniquement». Le virus VIH-1 est le plus commun, et celui qui se répand le plus facilement, tandis qu'on trouve surtout le VIH-2 en Afrique de l'ouest.

Ronald Swanstrom, professeur de biochimie, biophysique, microbiologie et immunologie à l'Université de Caroline du Nord, auteur principal de l'étude, a déclaré dans un communiqué publié le 16 août: «Si tout ce que nous savons sur le VIH est basé sur le virus qui est dans le sang, quand en réalité le virus dans le sperme peut évoluer et devenir différent, il est possible que nous ayons un panorama incomplet de ce qui se passe dans la transmission du virus.»

Jeffrey A. Anderson, et Li-Hua Ping, co-auteurs de l'étude, joint le 17 août par Relaxnews, précisent: «Les sécrétions issues du sang comme de l'appareil génital des sujets infectés au VIH-1 peuvent contenir le virus, et les deux ont montré clairement une implication dans la transmission.»

Néanmoins, la majorité des cas de transmission du VIH «passe par des rapports sexuels, ce qui fait du virus dans le sperme la source proximale chez les donneurs masculins. Dans la transmission hétérosexuelle des hommes aux femmes, le virus dans le sperme est l'agent infectieux le plus probable», poursuivent les deux chercheurs.

Jeffrey Anderson et Li-Hua Ping expliquent: «Nos données montrent que les populations virales dans le sperme peuvent être génétiquement distinctes du virus dans le sang, et des souches différentes peuvent être transmises par l'exposition au sang ou au sperme du même donneur.»

Les chercheurs ont découvert que le «virus est importé depuis le sang dans l'appareil génital», et que «les populations virales peuvent être interrompues au moins par deux mécanismes, alors qu'ils sont en route depuis le plasma sanguin vers le sperme».

Les deux chercheurs reconnaissent qu'«on ne sait pas très bien en quoi ces différences dans les populations virales impactent la biologie du virus ou comment ces changements impactent le processus de transmission», et notent que «des études supplémentaires sont nécessaires pour approfondir notre compréhension de ces processus complexes impliqués dans la transmission et l'évolution virale».

Les chercheurs prévoient de mener une étude similaire sur les femmes pour «élucider les propriétés biologiques de ces virus uniques dans l'appareil génital, ainsi que les facteurs qui perturbent les populations virales dans l'appareil génital par une amplification et compartimentalisation locales». L'espoir est de recueillir des informations utiles pour créer un vaccin ou forger d'autres stratégies de prévention.

Etude «HIV Populations In Semen Arise Through Multiple Mechanisms»: https://www.plospathogens.org/home.action