Un tour de taille en expansion peut être mortel, a découvert une étude américaine publiée mardi. Ses auteurs recommandent même de maigrir aux gens dont le tour de taille augmente, même s'ils ne souffrent pas d'embonpoint.

«Notre étude clôt le débat sur le sujet», affirme l'auteur principal de l'étude publiée dans la revue Archives of Internal Medicine, Eric Jacobs, de la Société américaine du cancer. «Un tour de taille excessif augmente le risque de mourir tant chez les personnes qui ont un poids santé que chez les obèses.»

Chez les hommes, un tour de taille de plus de 120 cm double le risque de mortalité par rapport à un tour de taille normal de moins de 90 cm. Même chose pour les femmes dont le tour de taille dépasse 110 cm, par rapport à un tour de taille normal de 75 cm. L'étude a suivi 15 000 personnes pendant 9 ans, ce qui en fait l'une des études les plus importantes sur le sujet.

«On savait depuis longtemps que le tour de taille est un facteur de risque, mais on pensait que c'était seulement pour les obèses», explique l'épidémiologiste d'Atlanta, joint par téléphone. «Seulement deux autres études avaient jusqu'ici montré que le risque augmente même avec un poids normal. Je pense qu'il est maintenant temps de mettre à jour les recommandations gouvernementales, qui ne mentionnent le tour de taille que pour les obèses et prennent des limites trop élevées, 88 cm pour les femmes et 102 cm pour les hommes.»

Pourquoi le gras abdominal est-il particulièrement néfaste? «On pense que c'est à cause de l'impact sur les organes internes, dit M. Jacobs. Il y a davantage de sécrétion de cholestérol, d'insuline et de molécules inflammatoires, et ça endommage les organes.»

Chez les femmes, chaque augmentation de 10 cm du tour de taille par rapport à la limite de 88 cm augmentait de 25% le risque de mortalité durant le suivi de 9 ans. Chez les hommes, l'augmentation du risque était de 16% pour un gain de 10 cm de tour de taille. Le tour de taille des participants à l'étude avait été mesuré au début de la période de suivi.