Des femmes prenant la pilule contraceptive depuis la fin des annés 60 ont vécu plus longtemps que celles qui n'avaient jamais été sous pilule, selon une nouvelle étude publiée vendredi dans le British Medical Journal (BMJ).

Des chercheurs britanniques ont étudié plus de 46 000 femmes pendant près de quatre décennies, depuis 1968, et ont comparé le nombre de décès de femmes prenant la pilule à ceux de femmes ne l'ayant jamais prise.

Dans cette étude, les femmes sous contraceptif oral le prenaient pendant près de quatre ans. Les experts ont conclu que la pilule réduisait la mortalité par cancer intestinal de 38% et de 12% pour ce qui est des autres maladies.

Les médecins ne savent pas exactement pourquoi la pilule réduitait la mortalité. Elles continuent des hormones de synthèse qui suppriment l'ovulation, ce qui pourrait jouer un rôle dans la prévention de certaines maladies.

Des études préalables avaient déjà montré que la pilule n'augmente pas la mortalité. Elle pourrait aussi protéger contre le cancer des ovaires et de l'endomètre, mais en revanche légèrement accroître les risques de cancer du sein et du col de l'utérus.

«De nombreuses femmes, notamment celles qui ont eu recours à la première génération de contraceptifs oraux il y a de nombreuses années, seront sans doute rassurées par nos résultats», a estimé Philip Hannaford de l'Université écossaise d'Aberdeen, auteur principal de l'étude.

«A long terme, les bénéfices en matière de santé de la pilule contraceptive sont plus importants que tous les risques», a renchéri pour sa part Richard Anderson, gynécologue de l'Université d'Edimbourg, qui n'a pas participé à l'étude. Il a jugé en revanche que ces résultats ne pouvaient pas être projetés sur les femmes utilisant les contraceptifs actuels, susceptibles d'entraîner des risques différents des produits antérieurs. Et le facteur risque évolue certainement en fonction de la durée sous traitement contraceptif.

Les dangers et avantages de la pilule contraceptive peuvent en outre varier considérablement d'un pays à l'autre, en fonction de la manière dont elle est utilisée, et en fonction de l'état de santé général particulier à chaque patiente, notent les auteurs de l'étude.