Les risques d'être atteint de la maladie d'Alzheimer dépendent de la concentration dans l'organisme de leptine, une hormone provoquant une diminution de l'appétit, révèle une étude américaine publiée mercredi, ce qui ouvre la voie à de futurs traitements.

«Cette découverte corrobore de récentes données expérimentales montrant que la leptine améliore la mémoire des animaux (...) et elle renforce les indices indiquant que c'est une hormone qui déclenche une vaste série d'actions dans le système nerveux central», écrivent les auteurs de l'étude dans la dernière livraison du Journal of the American Medical Association (JAMA).

Produite par des cellules graisseuses après un repas, la leptine signale au cerveau que l'organisme a suffisamment mangé.

Cette étude, menée pendant plus de 12 ans auprès de plusieurs centaines de personnes âgées, démontre que les sujets possédant les plus faibles taux de leptine sont plus susceptibles de développer des maladies neurologiques que ceux dont le taux est élevé.

Un quart des sujets possédant les plus faibles concentrations ont développé la maladie d'Alzheimer, contre 6% dans la catégorie opposée, souligne l'étude menée par des chercheurs du Framingham Heart Study, qui dépend du National Heart, Lung and Blood Institute.

Les scientifiques pensent ainsi qu'il est possible de se servir des taux de leptine pour diagnostiquer la maladie et, surtout, que cette découverte va permettre une percée dans la recherche d'un traitement.

Une autre étude, également publiée mercredi dans le JAMA, souligne que le médicament tarenflurbil (ou R-flurbiprofène) est incapable de freiner ou d'empêcher la progression de la maladie d'Alzheimer chez les patients atteints de formes légères, contrairement aux attentes.

La difficulté à accomplir des tâches quotidiennes a été similaire chez les patients ayant ingéré ce médicament encore à l'essai aux États-Unis et chez ceux n'ayant pris qu'un placebo, soulignent les chercheurs de la faculté de médecine et de santé publique de l'université de Boston (Massachusetts, nord-est des États-Unis), qui ont mené cette étude pendant 18 mois auprès de 1.649 individus.

Quelque 37 millions de personnes souffrent de démence sur la planète, dont 5,3 millions aux États-Unis, la maladie d'Alzheimer étant en cause dans une grande majorité des cas, selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Et avec le vieillissement de la population mondiale, ce chiffre devrait progresser rapidement dans les 20 prochaines années.