Le créateur français Nicolas Ghesquière et la maison Balenciaga ont accepté une médiation proposée par le Tribunal de grande instance de Paris pour régler leur différend, ont indiqué mercredi à l'AFP les parties prenantes de ce dossier suivi avec attention par le milieu de la mode.

Balenciaga reproche à Nicolas Ghesquière d'avoir violé des clauses du contrat mettant fin à leur collaboration, en tenant des «propos désobligeants» sur la marque, avait expliqué à l'AFP fin juin Me Thierry Lévy, qui défend Balenciaga.

Les deux parties avaient jusqu'à mercredi pour dire si elles acceptaient la médiation proposée début juillet par le président du Tribunal «pour que tout le monde sorte la tête haute» de cette affaire. À défaut, un jugement aurait été rendu.

Les cabinets des avocats ont confirmé avoir accepté la médiation, refusant de fournir d'autres détails.

La rupture, annoncée en novembre 2012, avait surpris la planète mode: en quinze ans, M. Ghesquière, autodidacte alors inconnu, avait fait revenir sur le devant de la scène l'illustre, mais somnolente maison.

La séparation avait été présentée comme «une décision concertée». Les deux parties s'étaient interdit de commenter la fin de leur collaboration afin d'«éviter toute interprétation nuisible à leurs intérêts économiques et à leur image», selon l'assignation devant le tribunal.

Nicolas Ghesquière a touché une indemnité de rupture de contrat de 6,5 millions d'euros, d'après ce document dont l'AFP a obtenu une copie. Ses actions ont été rachetées pour plus de 32 millions d'euros. En contrepartie, il ne devait donc pas tenir de propos susceptibles de porter atteinte à l'image de Balenciaga ou du groupe PPR (aujourd'hui Kering), propriétaire de la marque.

Mais deux semaines après la rupture du contrat, Nicolas Ghesquière accordait à une revue un premier entretien, suivi de plusieurs autres, dans lesquels il ne mâchait pas ses mots à l'égard de la maison et de la stratégie de la griffe.

Balenciaga réclame selon l'assignation 7 millions d'euros de réparation du préjudice subi.

Pour l'avocat de Nicolas Ghesquière, les propos du créateur n'étaient pas un réquisitoire contre Balenciaga, mais une inquiétude partagée par d'autres directeurs artistiques.

Nicolas Ghesquière a présenté en mars dernier sa première collection pour la griffe Louis Vuitton, marque phare du numéro un mondial du luxe LVMH.