Paco Rabanne, Valentino, Chanel, Dior ou Carven... Robes d'été et d'hiver, robes du soir et de salon, célèbres ou moins célèbres, 27 modèles de haute-couture, librement revisités par des dentellières au fuseau, composent une surprenante exposition présentée jusqu'au 27 mars au musée du Textile de Cholet en France.

«Nous l'avons imaginée pour montrer au public que la dentelle, ce n'est pas que les napperons de grand-mère et des trucs ringards. Ça peut se porter et même très bien se porter» explique Martine Piveteau, la présidente de l'association Méli-Mélo Fil, à l'origine de l'exposition baptisée «Dentelles et Hautes Coutures, inspirations».

Créé en 1993 à Cholet, cette association regroupe une quarantaine de dentellières bénévoles, passionnées de dentelle au fuseau, une technique minutieuse issue de la passementerie et apparue au XVIe siècle, dont elles transmettent localement le savoir-faire.

«Il n'y a pas de tradition dentellière à Cholet», pourtant haut-lieu du textile français. «Mais la dentelle connaît un vrai renouveau en France via des professionnelles, mais aussi nombre d'associations amateurs» précise Marine Piveteau.

Fruits de centaines d'heures de travail, les robes réalisées pour les besoins de l'exposition s'inspirent de modèles de grand-couturiers, pour lesquels les dentellières n'ont pas hésité à recourir à la laine, l'osier et même au fil de fer, montrant tous les possibles de la technique au fuseau.

Parmi les pièces les plus détonantes, on reconnaît une version souple et fidèle de la célèbre robe métallique que Paco Rabanne fit porter à Françoise Hardy au milieu des années 60.

«Le paradoxe, c'est que la dentelle demande tellement de temps que les grands couturiers eux-mêmes n'y recourent quasiment plus» fait remarquer Marine Piveteau.

Exposition «Dentelles & Haute couture, Inspirations...», jusqu'au 20 mars au musée du Textile à Cholet (Maine-et-Loire). Infos et renseignements : www.museedutextile.com