Les crises alimentaires ont cela de bon: elles ramènent les gens derrière les fourneaux. Cette année, plus de Canadiens qu'à l'habitude feront leurs conserves.

Et ce n'est pas qu'une impression: les détaillants ont vendu plus de pots Mason, de nécessaires à conserverie et de pectine. À l'été, la firme de recherches Nielsen avait déjà noté une hausse de 11% des ventes d'accessoires pour l'ensemble des commerces du Canada, hausse qui se maintient toujours en ce début d'automne. Au Québec, toutefois, les chiffres sont stables et même légèrement en baisse, dit Jayne Flinn Burton, de Nielsen. C'est certainement que les cuisiniers qui se sont lancés dans les conserves ont visité des petits commerces qui ne tombent pas dans les radars statistiques, car Stefano Faita confirme le regain d'intérêt.

Le commerce de sa famille, la Quincaillerie Dante de la Petite Italie, a vendu de l'équipement pour faire des conserves comme jamais. Pour faire des tomates, mais aussi pour mettre de la viande en conserve. Il y a la question de la récession, dit l'animateur de Kampaï, mais c'est aussi une question de famille.

Les jeunes parents veulent s'assurer qu'il y aura de bons produits à longueur d'année pour la famille. «J'ai des amis, qui sont de nouveaux papas, qui m'ont appelé cette année pour savoir comment faire des conserves, raconte Stefano Faita. Ils ne m'auraient jamais demandé ça avant!»