Ses multiples vignerons, la structure de la propriété, sa situation géographique tout au nord du pays, mais également les méthodes d'élaboration de ses vins font de la Champagne... le plus complexe des vignobles français.

On en a un exemple éclatant avec la société les Champagnes Paul Goerg, laquelle passe depuis toujours pour une coopérative.

C'est vrai... officiellement, pour des raisons d'ordre fiscal, expliquait récemment son directeur commercial Étienne Godard, venu faire goûter à Montréal à la presse spécialisée quatre des vins de cette maison.

Concrètement, il s'agit d'une entreprise qu'ont fondée huit viticulteurs, lesquels possèdent ensemble 120 hectares de vignes. Ce qui est énorme pour la Champagne où 90% du vignoble est la propriété d'une multitude de petits vignerons.

Avec ces 120 hectares de vignes, Paul Goerg est autosuffisant et est en mesure de produire 1,2 million de bouteilles par an, sous ses trois marques: Paul Goerg, la seule dont on trouve des vins au Québec, Prieur et Napoléon.

L'entreprise, toutefois, n'en produit que 500 000 bouteilles, souligne Étienne Godard, et vend le reste de ses fruits - tels quels ou sous la forme de vins clairs, avant donc le processus de champagnisation - à de grandes marques telles que Moët&Chandon.

Elle en vend aussi à la société Champagnes Rothschild, propriété des trois familles Rothschild du Bordelais, pour le compte de laquelle Paul Goerg élabore les trois champagnes Rothschild - le brut non millésimé, le blanc de blancs et le rosé.

«Le directeur général de Paul Goerg, Jean-Philippe Moulin, est aussi le chef de cave des Champagnes Rothschild», précise M. Godard.

Propriété de la célèbre maison Bollinger depuis 2005, Ayala, dont la presse spécialisée a pu aussi goûter les vins il y a peu, est dans une situation tout à fait différente.

Car elle ne possède, elle, que 19 hectares de vignes, et doit, en outre, acheter à des vignerons des fruits provenant de 51 hectares additionnels afin de satisfaire à ses besoins.

Bref, tout s'entremêle... ainsi va la Champagne.

Champagne Blanc de Blancs Paul Goerg 45$ (11766597)

Champagne fait que de Chardonnay comme l'indique la mention «blanc de blancs», son bouquet est délicat, net, tout en étant dépourvu de notes biscuitées (ou briochées, dit-on également) et rancio présentes dans nombre de champagnes. Plutôt léger comme champagne, équilibré, il possède une assez bonne persistance. Son dosage est de 11 grammes de sucre par litre (le maximum autorisé étant de 12 grammes pour le brut), le dosage consistant, rappelons-le, à ajouter au champagne un mélange de vin et de sucre (c'est la liqueur dite d'expédition) avant que soit bouchée la bouteille. Très bon. 12% (247 caisses). Garde: 2014-2015?

16,5

Champagne Paul Goerg Rosé Premier cru 53,50$ (11674490)

Très beau champagne rosé, aux bulles très fines, et dont le bouquet, de fruits rouges surtout, ne manque ni de finesse ni de nuances, alors qu'il n'est pas rare que ces vins soient plutôt unidimensionnels sur le plan olfactif. Nettement plus que moyennement corsé, ses saveurs sont bien affirmées, et l'après-goût persiste un long moment, le vin se présentant avec des arômes genre pain grillé. Très réussi, ce champagne n'est toutefois vendu qu'à trois points de vente SAQ Dépôt (Gatineau, Montréal et Québec). 12% (286 caisses). Garde: 2014-2016?

17

Champagne Ayala Brut Majeur 48$ (11553137)

Champagne de facture classique, son bouquet, d'assez bonne ampleur, distingué, se présente avec de belles notes légèrement biscuitées. La bouche suit, moyennement corsée, et les saveurs sont franches, avec une bonne persistance. Élaboré avec surtout du Chardonnay (40%) et du Pinot noir (40%), avec 20% de Pinot Meunier, la plus grande partie de la cuvée (70%) étant du vin du millésime 2010 - la base, disent les Champenois -, avec 30% de 2009 et de 2008. Dosage de 9,9 grammes. Impeccable. 12% (96 caisses). Garde: 2014-2016.

17

Douro 2012 Vila Regia 10,20$ (464388)

Goûté côte à côte avec deux autres vins coûtant deux fois plus cher, ce vin rouge du Douro n'avait pas du tout l'air ridicule, malgré son petit prix... D'une couleur pourpre-prune assez soutenue, son bouquet, franc, quoique peu expressif, se présente avec des arômes de petits fruits noirs. Vin de corps moyen, il a de la chair sans être très concentré, et on retrouve en bouche les mêmes arômes de fruits noirs, le vin étant assez peu tannique et ses saveurs nettes. Touriga Nacional, Tinta Roriz, Tinta Barocca et Touriga Franca, avec élevage en cuves inox. Une aubaine... 12,5% (1453 caisses). Garde: 2014-2016.

15,2

Saint-Émilion Grand cru 2010 Château Haute-Nauve 29,10$ (721431)

Bordeaux rouge d'un grand millésime, richement coloré, son bouquet est large, mais tout d'un bloc en ce moment, discrètement boisé, avec quelques arômes légèrement chocolatés (c'est le bois). Dense, charnu, relativement corsé, ses tannins sont bien enrobés et l'après-goût persiste un bon moment. 60% Merlot, 30% Cabernet franc et 10% Cabernet Sauvignon, avec élevage en fûts de réemploi. Très bon. 14% (676 caisses). Garde: 2014-2019.

16,8