Les viticulteurs du Beaujolais qualifient 2009 de millésime «historique». Un millésime, estiment-ils, qui contribuera à redorer le blason de ce vignoble fort malmené depuis déjà plusieurs années.

Pour sa part, Georges Duboeuf, considéré comme le roi du Beaujolais depuis des décennies, juge que c'est «le meilleur millésime» de sa vie. Qu'en est-il?

En fait, rarement a-t-on vu, à tout le moins, des beaujolais de cette qualité!

De la couleur et du fruit à revendre, de l'éclat, un équilibre parfaitement réussi, et sans notes végétales intempestives - c'est tout cela qui en fait, sauf exceptions, des beaujolais remarquables.

L'explication: la période de maturation fut très chaude, mais sans excès comme ce fut le cas en 2003, avec de la pluie en juin, mais du temps sec en juillet et en août. Résultat, les raisins étaient en parfait état sanitaire au moment des vendanges.

Or, on assiste à un retour du balancier en ce qui regarde les vins rouges, en ce sens que de multiples consommateurs se sont lassés des vins noirs, hyper-concentrés, et titrant 14, 14,5 quand ce n'est 15 ou même 15,5% d'alcool!

Les beaujolais, dont le degré alcoolique dépasse rarement 13%, en profitent. Vins on ne peut plus digestes, qui gagnent à être servis assez frais (14°C environ), ils peuvent aussi accompagner de nombreux plats, à cause de leur fruit, de leurs tannins rarement agressifs. Que ce soit le saumon, les viandes blanches, la charcuterie, et même les viandes rouges pour ce qui est des plus charpentés, tels les Moulins-à-Vent.

Le Québec consomme environ 30 millions de bouteilles de beaujolais annuellement, soit les deux tiers de la consommation canadienne.

Autrement dit, 2009 est à marquer d'une pierre blanche en ce qui a trait au beaujolais. Bref, ce vin revit!

Brouilly 2009 Château de Pierreux, 19,80$ (11 154 427), *** 1/2, $$, 2011-2014?

Beaujolais d'exception, riche en couleur, son bouquet, de petits fruits noirs et rouges, très discrètement boisé, prend un bon moment à se manifester. Puis, après de longues minutes, on reconnaît enfin son cépage, le Gamay, qu'accompagne une petite note florale. Serré, et même corsé pour un beaujolais, tannique, quoique sans rugosité, un peu austère, il montre ce que peut donner le Gamay dans de grands millésimes. L'élevage est fait en foudres. Impeccable. 13,5% (336 caisses).

Moulin à Vent 2009 Les Trois Roches Pierre-Marie Chermette, 25,10$ (11 154 427), ***, $$ 1/2, 2011-2014?

La SAQ attend, à la mi-février, 150 cartons additionnels de ce 2009. Seulement à le humer, je... salivais! Le bouquet, de petits fruits noirs, mûr, est très alléchant, toutes choses que l'on retrouve en bouche. De la chair, des saveurs pures, de l'éclat, le tout bâti sur des tannins aimables, qui ont cependant une certaine fermeté. Élevage pour moitié en foudres et pour moitié en fûts. Un régal. 13% (33 caisses).

Brouilly 2009 Georges Duboeuf, 18,45$ (70 540), ***, $$, 2011-2013.

Bien coloré, et comme le sont rarement les beaujolais, c'est un vin pour le moment fermé, au bouquet net, mais peu expressif. Et, en bouche, plutôt tout d'une pièce, avec des saveurs de petits fruits noirs et des tannins serrés, légèrement astringents. (Goûté une première fois il y a quelques mois, il était alors nettement plus ouvert et expressif.) Très bon quand même. 12,7% (7459 caisses).

Beaujolais-Villages 2009 Louis Jadot, 15,55$ (365 924), ** 1/2, $ 1/2, 2011-2012.

Autre beaujolais dénué de toute note végétale inopportune. La couleur est rouge clair, le bouquet franc, de petits fruits rouges, et la bouche suit. Moyennement corsé pour un beaujolais, ne manquant pas de chair sans qu'il soit particulièrement concentré, peu tannique, il brille par la qualité et la franchise de son fruit. Simple et savoureux. 13% (873 caisses).

Brouilly 2009 Louis Jadot, 19,60$ (515 841), ** 1/2, $$, 2011-2013.

Tout aussi coloré que le Brouilly Château de Pierreux, bien qu'il ne soit pas opaque. Plutôt unidimensionnel, son bouquet est généreux, associant fruits noirs et rouges. Dense, charnu, assez tannique pour un beaujolais, il n'est pas lourd, mais c'est limite. Fort bon quand même. 13% (921 caisses).

Saint-Amour 2009 Pascal Berthier, 20,30$ (11 391 414), ** 1/2, $$ 1/2, 2011-2012.

Goûté à l'aveugle, ce joli beaujolais, nettement moins coloré que le Brouilly Jadot, se présente avec un bouquet bien typé Gamay, mûr, de fruits rouges, avec aussi une toute petite note végétale. De corps moyen pour un beaujolais, il est légèrement tannique et ses saveurs sont franches. Sera mis en vente le jeudi 10 février. 13% (100 caisses).

Pouilly-Fumé 2009 Petit Fumé Michel Redde et Fils, 18,95$ (11 365 110), ** 1/2, $$, 2011-2012.

Vin blanc de Sauvignon blanc, de la Loire, non boisé, peu aromatique et qui plaira... aux consommateurs peu friands de vins de Sauvignon! Vin plutôt léger, ses saveurs sont néanmoins bien affirmées, avec du gras et un après-goût qui persiste un bon moment. 13% (76 caisses).